Le Parc National de Los Haítes

Publié le par Marie-Claude DELAHAYE

Dès le lendemain matin de notre arrivée à Las Terrenas dans la péninsule de Samaná, nous partons pour le parc national de los Haítes situé dans la baie de Samaná. Classé au patrimoine de l’Unesco,  c'est un véritable trésor de la République Dominicaine.

Le parc de Los Haítes, surnommé "la petite baie d'Along dominicaine" est seulement accessible en bateau qui se glisse dans un dédale végétal de 208 km² entre des centaines de petits îlots recouverts d'une végétation luxuriante, de mangrove et de grottes.

Situation de La Terranas, dernier point de chute de notre voyage. Ph. Delahaye.

Situation de La Terranas, dernier point de chute de notre voyage. Ph. Delahaye.

Hors-bord qui va nous faire traverser la baie de Samaná jusqu'aux Haítes. Pour ceux qui ont mal au dos, évitez à tout prix les places à l'avant. Ph. Delahaye.

Hors-bord qui va nous faire traverser la baie de Samaná jusqu'aux Haítes. Pour ceux qui ont mal au dos, évitez à tout prix les places à l'avant. Ph. Delahaye.

Les Haítes qui signifient en langue Taíno haute terre ou terre de montagne est un ensemble de collines proches les unes des autres, les mogotes, avec entres elles des petites vallées d'eau de mer. La hauteur des mogotes ou îlots ne dépassent pas 30 ou 40 mètres.

Arrivée dans le Parc. Vu de loin des premiers îlots. Ph. Delahaye.

Arrivée dans le Parc. Vu de loin des premiers îlots. Ph. Delahaye.

Un îlot en forme de gueule de requin ouverte sur une grotte. Ph. Delahaye.
Un îlot en forme de gueule de requin ouverte sur une grotte. Ph. Delahaye.

Un îlot en forme de gueule de requin ouverte sur une grotte. Ph. Delahaye.

Dans la gueule du requin ! Ph. Delahaye.

Dans la gueule du requin ! Ph. Delahaye.

Barre creuse d'érosion au bas du mogote due à l'action des marées pendant des millénaires. Ph. Delahaye.

Barre creuse d'érosion au bas du mogote due à l'action des marées pendant des millénaires. Ph. Delahaye.

Sur certains îlots, pendent des arbres de longs filaments gris. Il s'agit d'une plante épiphyte de la famille de l'ananas appelée mousse espagnole, ou encore fille de l'air ou barbe de vieillard. Elle pousse dans un climat chaud et humide et se développe sur les branches d'arbres d'où elle capte l'humidité de l'air et les éléments nutritifs sous forme de poussières. La plante se propage  par les graines mais aussi par des fragments qui sont entraînés par le vent et se collent aux branches d'autres arbres ou encore sont transportés par des oiseaux qui font leur nid.

Tillandsia dite Mousse espagnole. Ph. Delahaye.

Tillandsia dite Mousse espagnole. Ph. Delahaye.

Nous nous dirigeons vers les îlots des oiseaux ainsi nommés par la présence de nombreuses espèces natives ou migratrices tels que pélicans, frégates, sternes.

îlots aux oiseaux. Ph. Delahaye.
îlots aux oiseaux. Ph. Delahaye.

îlots aux oiseaux. Ph. Delahaye.

Pélicans. Ph. Delahaye.

Pélicans. Ph. Delahaye.

Pélicans et frégates sur les branches de l'arbre à droite. Ph. Delahaye.

Pélicans et frégates sur les branches de l'arbre à droite. Ph. Delahaye.

Les frégates ont des ailes très longues, leur envergure pouvant atteindre entre 2 et 3 mètres chez les mâles. Ces oiseaux possèdent un des plus grands rapports envergure des ailes / poids du corps et peuvent de ce fait voler très longtemps, jusqu'à plusieurs mois sans se poser. Leur queue est pointue et fourchue, leur bec long et crochu. Les frégates marchent mal et ne peuvent décoller d'une surface plane. Ils ne peuvent donc pas se poser sur l'eau. Ils enlèvent leurs proies au vol lorsque celles-ci s'approchent trop de la surface de l'océan.

Frégate en vol. Ph. Wikipedia.

Frégate en vol. Ph. Wikipedia.

Le mâle possède sous la gorge une poche rouge appelée sac gulaire qu'il gonfle pendant la période des amours pour attirer les femelles. Nous avons eu la chance d'assister à ces parades de séduction.

Parade amoureuse des frégates mâles. Sur cette photo prise de loin, on distingue néanmoins le mâle avec sa poche rouge gonflée face à une femelle dont le cou est généralement blanc. Ph. Delahaye.

Parade amoureuse des frégates mâles. Sur cette photo prise de loin, on distingue néanmoins le mâle avec sa poche rouge gonflée face à une femelle dont le cou est généralement blanc. Ph. Delahaye.

Frégate mâle prêt pour sa scène de séduction. Ph. Wikipedia.

Frégate mâle prêt pour sa scène de séduction. Ph. Wikipedia.

Nous sommes en région humide avec des précipitations qui varient entre 2000 et 2500 mm par an. C'est l'une des régions où les précipitations sont les plus élevées. Il y pleut la plupart des jours de l'année.  Dans ce terrain calcaire, les pluies qui s'infiltrent ont au cours des millénaires creusé des grottes. La République dominicaine dispose du plus grand réseau de grottes des Caraïbes.

Grottes sous les mogotes. Le gaz carbonique dégagé par les touristes finissent par engendrer des dépôts de mousse sur les parois. Ph. Delahaye.
Grottes sous les mogotes. Le gaz carbonique dégagé par les touristes finissent par engendrer des dépôts de mousse sur les parois. Ph. Delahaye.

Grottes sous les mogotes. Le gaz carbonique dégagé par les touristes finissent par engendrer des dépôts de mousse sur les parois. Ph. Delahaye.

Nous avons visité 3 grottes sur les 135 répertoriées. Elles ont pour particularité de conserver des traces du passage des indiens Taínos qui étaient venus s'y réfugier courant XVe siècle, au moment de l'arrivée des espagnols. Ces habitats présentent ça et là des pétroglyphes et autres dessins rupestres associés à la période néolithique et considérés comme étant les prémices de l'écriture. Certaines sociétés ont gardé ce mode d'expression jusqu'à leur premier contact avec la civilisation européenne.

Par l'effet des migrations successives dans les Antilles et bien que les Taïnos aient pratiquement disparu suite à la colonisation par les Européens,  de récentes études ont montré que les Portoricains avaient conservé 61 % de leur patrimoine génétique et 15 % pour les Dominicains. (Source Wkipedia).

Pétroglyphes réalisés par les Taínos. Ph. Delahaye.
Pétroglyphes réalisés par les Taínos. Ph. Delahaye.

Pétroglyphes réalisés par les Taínos. Ph. Delahaye.

Roche sculptée. Ph. Delahaye.

Roche sculptée. Ph. Delahaye.

Gravure précolombienne. Ph. Delahaye.

Gravure précolombienne. Ph. Delahaye.

Ph. Delahaye.

Ph. Delahaye.

Nous quittons le coin des grottes et remontons dans le bateau pour nous diriger vers la mangrove. Il s'agit d'une forêt constituée essentiellement de palétuviers dont les  racines à fleur d'eau ont la  particularité de vivre dans l'eau de mer. Les palétuviers stabilisent les sols et filtrent l'eau salée. Ils absorbent le gaz carbonique et produisent de l'oxygène.

Le bois de palétuvier est totalement imputrescible. C'est pourquoi la République dominicaine l'utilise pour ses séchoirs à cigares.

Une minute de silence demandée par notre guide Nicolas nous permet d'écouter le chant des oiseaux. Ph. Delahaye.
Une minute de silence demandée par notre guide Nicolas nous permet d'écouter le chant des oiseaux. Ph. Delahaye.
Une minute de silence demandée par notre guide Nicolas nous permet d'écouter le chant des oiseaux. Ph. Delahaye.
Une minute de silence demandée par notre guide Nicolas nous permet d'écouter le chant des oiseaux. Ph. Delahaye.

Une minute de silence demandée par notre guide Nicolas nous permet d'écouter le chant des oiseaux. Ph. Delahaye.

Pour clore ces instants mémorables, un petit apéritif est proposé à côté de la maison des gardiens du Parc.

La maison des gardiens du Parc. Ph. Delahaye.
La maison des gardiens du Parc. Ph. Delahaye.

La maison des gardiens du Parc. Ph. Delahaye.

En quittant Los Haítes, nous passons tout près de sternes caspiennes juchées sur des poteaux. Cette espèce, assez rare, est la plus grande des sternes. En Europe, elle se rencontre surtout autour de la mer Baltique. Migratrice, elle hiverne en Afrique et peut s'observer au printemps et en automne en France. Celles qui nichent dans la région des Grands Lacs passent l’hiver sur les côtes du golfe du Mexique et dans les îles de la mer des Caraïbes. 

Malgré notre présence toute proche, elles ne bougent pas. Nicolas nous explique que c'est par peur de perdre leur place !

Les sternes caspiennes. Le bec est imposant, rouge, avec une pointe qui vire au noir en hiver. Les pattes palmées sont noires. Ph. Delahaye.
Les sternes caspiennes. Le bec est imposant, rouge, avec une pointe qui vire au noir en hiver. Les pattes palmées sont noires. Ph. Delahaye.

Les sternes caspiennes. Le bec est imposant, rouge, avec une pointe qui vire au noir en hiver. Les pattes palmées sont noires. Ph. Delahaye.

Puis c'est le retour au village Sanchez de l'autre côté de la baie. Un petit restaurant familial dominicain nous attend en toute simplicité. C'est ensuite le retour à l'hôtel à Las Terrenas.

Agréable fin de matinée. Ph. Delahaye.
Agréable fin de matinée. Ph. Delahaye.

Agréable fin de matinée. Ph. Delahaye.

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