Noël au soleil de la Tunisie
Quitter le froid gris de la région parisienne pour une semaine de douceur en Tunisie a été cette année le choix familial. Avec ses 21° quotidiens, la Tunisie, à 2h10 de vol de Paris, offre dépaysement et repos. Une façon de se ressourcer pour la poursuite de l’hiver.
Notre choix s'est fixé sur Hammamet. La ville est située à une soixantaine de kilomètres de Tunis sur le littoral oriental de la presqu’île de Bon. Le nom de Hammamet est dérivé des thermes romains (Hammamat) qui se trouvaient sur le site avant la fondation de la ville, Hammamet étant le pluriel de Hammam.
La région d’Hammamet couvre une plaine qui ne présente pas d’intérêt particulier si ce n’est ses magnifiques plages. Hammamet est l’une des principales villes balnéaires du pays. Les hôtels très nombreux sont concentrés le long du littoral. Ils sont particulièrement surveillés et protégés.
Au début du XXe siècle, de nombreux écrivains-voyageurs en quête d'exotisme décrivent la beauté d'Hammamet contribuant ainsi à la renommée de la ville. Dès lors, elle devient une station de villégiature hivernale fort prisée et déjà assez fréquentée. Le peintre Paul Klee, lors de son passage en 1914, est ébloui par sa lumière, ses couleurs, et ses formes. En découvrant la ville, il écrit : « J'ai compris en découvrant cette petite bourgade de pêcheurs que l'art ne rend pas le visible mais qu'il rend visible ». Gustave Flaubert, Guy de Maupassant, André Gide et Oscar Wilde ont également été séduits par la ville.
La Kasbah ou Fort de Hammamet domine la Médina c'est à dire la vieille ville. Il a été construit au IXe siècle par les Aghlabides, les occupants de l'époque. C’est au Moyen-âge que la ville s'est fortifiée avec l’adjonction de remparts pour faire face à d'incessantes attaques de pirates. À la fin du XVIe siècle, les Ottomans s'emparèrent de la petite ville et modifièrent le fort de façon à pouvoir accueillir des armes à feu. Une vingtaine de canons de gros calibre y seront installés au XIXe siècle. Le monument sera transformé en caserne après l'établissement du protectorat français en 1881.
Aujourd'hui le fort est un lieu touristique dans lequel on se promène librement. Une petite exposition explique l'évolution de l'endroit au fil des siècles. Il abrite la Médina, c'est-à-dire la vieille ville, où les marchands sont nombreux à proposer leur artisanat.
Le fort dresse ses remparts au bord de la mer où une petite balade le long des rochers a été aménagée. Elle longe le golfe d'Hammamet avec ses barques de pêcheurs.
Une entrée dans la Médina à l'arrière de la citadelle nous fait pénétrer dans la vieille ville authentique, sans marchands. Les rues étroites sont bordées de maisons blanches ornées de céramiques provenant de Nabeul, ville proche, spécialisée dans la céramique.
Les maisons se caractérisent, outre les décors de céramique, par des portes imposantes cloutées.
Très beau décor pour cette porte. Remarquer la main de Fatima mais aussi les deux poissons que l'on retrouve en céramique sous les deux fenêtres. Ph. Delahaye.
À une vingtaine de kilomètres d'Hammamet, Nabeul est la ville de la céramique par excellence. De nombreuses façades montrent tout le savoir-faire des artisans.
La fondation de la ville remonterait à au moins 2 400 ans avant J.-C.. Le musée archéologique présente des collections d'objets en céramique, des statues puniques datant du VIIe siècle avant J.-C. et une importante collection de mosaïques romaines provenant des sites de la région du cap Bon.
La grande moquée sera érigée au IXe siècle par les Arabes arrivant de la péninsule arabique en 674.
Nabeul est connu pour son agriculture avec de nombreux vergers, notamment des orangers. Le marché hebdomadaire du vendredi matin, très vivant, attire de nombreux touristes.
Tout à côté, le souk avec ses marchands en plein air étale l'artisanat de la région.
Et au détour d'une rue, regardez ce que j'ai vu... de belles petites fontaines !
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