Rivoire Frères à l’Exposition coloniale de 1906

À la fin du XIX^e siècle, Marseille fait partie des grandes villes françaises qui bénéficient de l’expansion de l’Empire colonial. Après les villes de Rouen, Rochefort et Paris qui organisèrent des expositions nationales respectivement en 1896, 1898 et 1900 avec une section consacrée aux colonies et aux pays sous protectorat qui eurent beaucoup de succès, c’est à Marseille que la première exposition exclusivement coloniale s’est tenue pendant plus de six mois en 1906. Cette première exposition du genre fut qualifiée de "l’Apothéose de Marseille".

L’exposition eut un énorme succès avec près de deux millions de visiteurs émerveillés par la cinquantaine de pavillons où l’on pouvait rencontrer les populations des colonies replacées dans leur environnement par la reconstitution de souks, paillotes africaines et habitats asiatiques. Des attractions exotiques telles que danses cambodgiennes, défilé du dragon chinois, musique malgache et  promenades en chameau charmaient les visiteurs qui restaient flâner jusqu’au soir pour voir les magnifiques illuminations nocturnes.

Affiche avec les populations des colonies arrivant à Marseille pour l'Exposition de 1906.

C’est à Édouard Marie Heckel, médecin marseillais et fondateur de l’école de médecine du Pharo, que l’on doit l’idée de cette exposition dès 1901. Le Conseil municipal et le maire de l’époque, Jean-Baptiste-Amable Chanot, sont séduits par le projet et décident de l’adopter. L’Exposition est installée sur un terrain d’une quarantaine d’hectares face au rond-point du Prado. Ce sera le futur Parc Chanot.

À l’entrée principale une serre imposante abrite des plantes exotiques. Palais et pavillons s'alignent le long d'une grande allée centrale bordée d’arbres. Les visiteurs peuvent découvrir dans les pavillons de l’Indochine, de l’Afrique Occidentale, de Madagascar, de la Tunisie et de l’Algérie, les spécificités de chacune des colonies françaises qu’elles soient culinaires ou culturelles.

Entrée de l'Exposition. Carte postale. Coll. Triboulot.

Deuxième avenue. Carte postale. Coll. privée.

L'Esplanade et le Grand Palais. Carte postale. Coll. Dacheux.

Au centre du parc le Grand Palais présente les diverses activités de Marseille et de sa métropole : huilerie et savonnerie, tannerie, ameublement, raffinage du soufre et du sucre, usine à plomb, chantier naval, etc.. Quelques maisons marseillaises ont leur propre stand tels que Rivoire et Carret (pâtes alimentaires), Noilly Prat (Vermouth). Amer Picon réalisa un pavillon de style oriental pour mettre en valeur son apéritif fabriqué à partir d'écorces d’oranges. Y est présenté également tout ce que l’industrie et la fabrication Française expédient dans les colonies.

Façade et Statue monumentale du Grand Palais. République Française (RF) en haut du fronton. Carte postale. Coll. privée.

Pavillon de l'Amer Picon. Carte postale. Coll. privée.

Quant à l'absinthe Rivoire Frères, elle est visible de tous les endroits de l'exposition grâce à son ballon captif publicitaire. Plusieurs séries de cartes postales le montrent sous l'angle des différents pavillons. En voici un petit panel. Il en existe probablement beaucoup d'autres.

Absinthe Rivoire et son ballon captif. Carte postale. Coll. privée.

Côté des attractions. Cartes postales couleur et noir et blanc. Coll. privée

Palais du Cambodge à l'image du temple d'Angkor Vat. Cartes postales couleur et noir et blanc. Coll. privée.

Cette première exposition a été un tel succès que la ville de Marseille a rapidement voulu en organiser une autre en 1916. Mais en raison de la Première Guerre mondiale, la seconde édition ne s’est tenue qu’en 1922. C’est pour cette dernière que le Palais des Arts situé à l’entrée du parc a été construit et que les magnifiques grilles actuelles de l’entrée au rond-point du Prado ont été installées.

Pour relire les 4 articles sur l'absinthe Rivoire Frères, cliquer sur :

http://absinthemuseum.auvers.over-blog.com/2021/02/absinthe-rivoire-freres-son-histoire.html