Du vaccinodrome à la cathédrale
Après deux mois de tentatives infructueuses dans tous les départements d'Ile-de-France pour obtenir un rendez-vous pour me faire vacciner contre la covid-19, j'ai enfin réussi, ô miracle ! à trouver un créneau de libre à ...Chartres ! Qu'importe les kilomètres !
Le 17 mars dernier, j'avais rendez-vous pour la deuxième injection avec Messieurs PfizerBioNtech dans le Parc des expositions à Chartres où j'ai trouvé l'organisation impeccable.
Repos obligatoire de quinze minutes après l'injection. L'heure de sortie est indiquée sur un scotch collé sur la main. Ph. Xavier.
Munie de mon carnet de vaccination anti-covid dûment rempli, j'ai décidé de fêter ça en allant visiter la merveille de Chartres : la cathédrale Notre-Dame, un des premiers monuments inscrits sur la liste du patrimoine mondial par l'Unesco en 1979.
La cathédrale de Chartres, située à 80 km de Paris, est l'un des monuments emblématiques de l'architecture gothique. Elle a été construite en une trentaine d'années au début du XIIIe siècle sur les ruines d'une ancienne cathédrale romane. Dominant la plaine de la Beauce, elle se voit à plus d'une dizaine de kilomètres alentour.
Après avoir traversé L'Eure sur un joli pont, nous entrons dans la zone de la cathédrale. 140 marches à monter avant d'arriver au jardin de l'Évêché d'où la vue sur la ville basse est superbe.
La terrasse surplombant les jardins de l'Évêché date du XVIIe siècle. Initialement, les jardins devaient descendre jusqu’à l’Eure mais la Révolution empêcha la réalisation du projet.
En continuant l'allée nous contournons l'arrière de la cathédrale et arrivons sur un deuxième petit jardin où se situe le Musée des Beaux-Arts.
À la sortie du jardin du musée, nous sommes directement sur le côté septentrional de la cathédrale. Nous passons devant un beau portail aux nombreuses sculptures puis devant le Pavillon de l'horloge avant d'arriver sur la Tour Nord.
La rue de ce côté de la cathédrale est bordée de petits restaurants, cafés et boutiques de souvenirs. Tout est fermé. Personne dans les rues. Chartres est désertée des touristes comme à peu près partout.
Côté septentrional de la cathédrale. Portail et détail des sculptures. On compte neuf portails sculptés, ce qui est unique en Europe. Ph. Delahaye.
Pavillon de l'Horloge extérieur de type Renaissance, construit en 1520 par Jehan de Beauce. Ph. Delahaye.
Épargnée par les guerres et les révolutions, la cathédrale gothique de Chartres est la mieux conservée de France. Environ 90 % de son gros œuvre, 80 % de ses sculptures, 60 % de ses vitraux ainsi que son dallage sont d'origine. Elle a été construite avec les techniques de l'architecture romane montrant ainsi une continuité entre ces deux types d'architecture. (Wikipedia).
Elle est principalement construite en calcaire dur issu d'un immense lac qui couvrait la Beauce entre 45 et 25 millions d'années. Lourd et compact, il est difficile à travailler mais très résistant dans le temps. Une carrière de cette "pierre de Berchères" reste dédiée aux besoins des restaurations de la cathédrale.
La façade occidentale avec ses deux tours. À gauche, la Tour Nord (115 m.) et à droite, la Tour Sud (103 m.). Ph. Xavier.
Tympan de gauche du portail avec sculptures représentant le Christ soutenu par deux anges. Ph. Delahaye.
À l'intérieur, l'impression d'immensité est intense. La nef qui s'étend devant nous est impressionnante de longueur et de hauteur. À l'extrémité, au fond du chœur une statue représentant l'Assomption de Marie.
Le dallage du sol, les colonnes qui s'élèvent à une hauteur impressionnante, les grandes baies fermées de vitraux qui diffusent une lumière bleutée nous emportent au XIIIe siècle. Les rares visiteurs présents chuchotent pour ne pas troubler la solennité du lieu.
La cathédrale possède la plus importante surface au monde de vitraux des XIIe et XIIIe siècles, célèbres pour leur bleu. Ils occupent 2600 m2 sur 94 baies. Ph. Delahaye.
La grande rosace avec un diamètre de 13,36 mètres est l'une des plus grandes du monde. Ph. wikipedia.
Les allées latérales dévoilent un autre chef-d'œuvre : un Tour du chœur entièrement sculpté de 6m. de haut et 100m. de long racontant la vie de Jésus et de la Vierge Marie. Un décor Renaissance encadre les grandes scènes.
La réalisation de cette Clôture du chœur s'est étendue sur deux siècles, de la Renaissance jusqu'au début du XVIIIe siècle, le dernier groupe ayant été placé en 1716. Malgré cela, le style reste cohérent d’un bout à l’autre.
Sculptures du Tour de chœur. La cathédrale comprend 3 500 statues, dont 200 dans la clôture du chœur. Près de 9 000 personnages sont représentés dans la cathédrale, si l'on inclut les vitraux. Ph. Delahaye.
À une extrémité du Tour de Chœur on peut admirer une très belle horloge astrolabique mentionnée dès 1407. Elle constitue avec l'horloge de la cathédrale de Bourges les deux seuls exemplaires de ce type conservés et connus dans le monde.
Le cadran indique les 24 heures de la journée, les phases de la lune, le temps d'un cycle lunaire et les signes du zodiaque correspondants au mois de l'année.
Après ce petit aperçu de la cathédrale de Chartres, il est temps de reprendre la route. Nous passons devant la Maison canoniale du XIIIe siècle, ornée de remarquables tympans sculptés. Elle était le pied-à-terre du roi Henri III lors de ses voyages à Chartres.
Un dernier regard de loin, sous un timide soleil de printemps, sur cette merveille que nous ont légué nos ancêtres.