Direction Varadero
Nous remontons vers La Havane pour aller au-delà, à Varadero, où la côte magnifique avec ses kilomètres de plages est le lieu privilégié des touristes.
Après le jardin botanique de Socoa, nous faisons une deuxième étape à une vingtaine de kilomètres de là, à l’éco-village de Las Terrazas.
Nous sommes dans la Sierra del Rosario à une cinquantaine de kilomètres de La Havane. C’est ici, sur les hauteurs, que le Che s’entraîna à la guérilla avant son expédition bolivienne.
La végétation est luxuriante autour de cette petite ville touristique construite dans un esprit de développement durable.
Les américains ont fait couper 14% de la forêt tropicale. Au total, c’est 50% qui ont été supprimés au cours des 400 ans d’occupation espagnole puis américaine à fin de cultures de canne à sucre, tabac et café. En 1968, Fidel Castro décida de faire reboiser l’endroit par des paysans venus des villages alentours. Petit à petit les familles se sont rapprochées, des petits commerces se sont installés, des maisons puis une école ont été construites. Le site éco-touristique de Las Terrazas a été déclaré Réserve Mondiale de la Biosphère par l’Unesco.
Nous sommes accueillis autour d’un cocktail par les responsables du complexe touristique sur les rives du lac Saint-Jean.
Les ateliers d’artistes sont venus nombreux s’installer autour du lac. Visite du studio Ariel qui recycle des papiers de bureau usagés.
Les papiers en liasse sont mis à tremper dans l’eau pendant trois jours. L’encre finit par remonter. On filtre. Ph. Delahaye.
Les papiers sont ensuite pressés par 50 feuilles mises l’une sur l’autre. Le papier obtenu est mis à sécher puis pressé à nouveau pour le rendre lisse. Ph. Delahaye.
Sur ce papier recyclé de belle qualité, impression de différents sujets peints à la main au préalable. Ph. Delahaye.
Nous déjeunons dans ce petit paradis au bord de la rivière Saint-Jean dont l’eau aurait, paraît-il des vertus médicinales.
Après le déjeuner, nous faisons un tour dans le village. L’épicerie est ouverte. Il y a eu un arrivage de viande et les gens font la queue. La vente est rationnée. Chacun doit montrer son carnet de rationnement.
Notre troisième étape est la Buenavista, une ancienne caféière rénovée devenue lieu touristique.
L’emplacement des cabanes des esclaves nous donne une idée de leurs conditions de vie. La majorité des esclaves venait essentiellement d’Haïti avec leurs maîtres français.
Aperçu du paysage. L'arbre au tronc très rouge est un sycomore, un bois imputrescible utilisé pour fabriquer les pirogues. Ph. Delahaye.
Au bout de l'allée, la meule pour écraser les cosses de café. et en extraire les grains. Ph. Delahaye.
Nous repartons et la route sera cette fois sans arrêt jusqu’à Varadero. Je fais quelques photos depuis le car.
Nous dépassons de nombreuses installations pétrolières. Le pétrole de mauvaise qualité ne sert qu'à alimenter des centrales thermiques. Ph. Delahaye.
Nous traversons La ville de Matanzas. Elle est située au bord d'une vaste baie, à 102 km à l’est de La Havane et à 40 km de la station balnéaire de Varadero.
Pendant la première moitié du XIXe siècle, la baie de Matanzas a vu arriver des milliers d’esclaves africains pour servir de main-d’œuvre dans les plantations de canne à sucre. En 1792, on y comptait 1 900 esclaves soit environ 30% de la population. En 1817, leur nombre était passé à 10 773, soit près de la moitié de la population totale. Leur nombre continua de croître pour atteindre le chiffre de 104 519 selon le recensement de 1859. Le maintien des traditions africaines est demeuré particulièrement fort à Matanzas.
Matanzas est appelée la "ville des ponts", car dix-sept ponts enjambent les trois rivières qui traversent la ville. Pour cette raison, elle est parfois nommée "la Venise de Cuba".
Nous arrivons de nuit au club "Turquoise" de Varadero où nous allons passer deux jours de farniente sur la plage. Au matin, je découvre le club depuis ma terrasse. Un ravissement !
La piscine avec au fond les bâtiments du restaurant. Les bungalows disséminés dans un beau jardin. Ph. Delahaye.
Malheureusement, le ciel se couvre et il se met à pleuvoir. Nous prenons un bus pour visiter Varadero. En fait, il n’y a pas grand-chose à voir. C’est un village avec pour principale attraction un grand centre artisanal à destination des touristes installés dans les clubs et les hôtels qui bordent la côte.
Les taxis se déplacent lentement sur la rue principale ou devant le marché artisanal en attente d’être héler par des touristes. Ph. Delahaye.
Dans une petite rue, je suis intriguée par un drôle d’appareil posé sur les tables d’un café. Il s’agit d’un grand tube qui contient plus ou moins 4 ou 5 chopes de bières. À l’intérieur de ce tube, il y en a un autre rempli de glace pour que la bière reste bien fraîche quel que soit le temps passé à la dégustation.
Poussée par la curiosité, j’entre dans le café et découvre au fond de la salle un magnifique alambic.
Un tour au marché artisanal s’impose. Les articles proposés sont un peu partout les mêmes mais c’est toujours plaisant de voir les trésors d’ingéniosité développés par ces artisans pour réaliser quelque chose d’esthétique avec de la récupération.
Le lendemain, la journée s’ouvre sur un soleil radieux. La plage et l’océan nous tendent les bras !
C’est la fin du voyage. Le lendemain matin, retour à La Havane pour l’aéroport.
Une énorme tempête avec rafales de grêle nous a bien secoués en plein milieu de l’Océan Atlantique. Chacun s’est agrippé à son voisin en croyant sa dernière heure venue. Puis tout s’est calmé et après cette nuit chaotique les lumières de Paris nous signalaient que nous étions bien rentrés.
Ce voyage à Cuba a été très intéressant à beaucoup de points de vue que vous avez pu découvrir au fur et à mesure de mon récit. C'est un voyage facile à faire sans être en voyage organisé car les hôtels, les chambres d'hôtes sont nombreux et les gens accueillants. La circulation est aisée car les routes ne sont pas encombrées. La difficulté majeure est de trouver de l'essence ! Il y a des stations le long des routes mais très éloignées les unes des autres. Il faut prévoir !
Ce que je retiens surtout c’est le dénuement de ce peuple qui malgré tout garde sa dignité et sa bonne humeur.
La situation actuelle de Cuba est très préoccupante car une de ses principales sources de revenus est le tourisme. Très florissant sous Barack Obama avec le retour des américains, il s’est considérablement réduit depuis la présidence de Donald Trump et est aujourd'hui totalement à l'arrêt en raison de la pandémie. Dernièrement, Trump furieux de l’existence des brigades médicales demandées actuellement dans le monde pour aider à la lutte contre le coronavirus a déclaré que "Cuba se faisait de l’argent grâce au virus pour entretenir un régime communiste". Il a encore durci l’embargo, interdisant l’importation de médicaments, masques, tests et respirateurs. Des navires déployés dans la mer des Caraïbes empêchent le Vénézuela de leur venir en aide alors que le coronavirus progresse sur l’île.
Je termine ce récit de voyage sur une note un peu morose due aux préoccupations sanitaires et sociales actuelles que connaît Cuba. Je tiens à rendre un nouvel hommage aux médecins cubains qui par leur savoir-faire médical dans la lutte contre les épidémies et leur dévouement sont intervenus dans une quarantaine de pays dont la France dans ses territoires d'Outre-mer.
Samedi 25 avril, mise à l’honneur de 216 soignants cubains avant leur départ pour l’Afrique du Sud. Au total, c’est plus de 1200 professionnels de santé qui ont été envoyés autour du globe afin de combattre la pandémie de coronavirus. Ph. Ernesto Mastracusa/EPA-EFE.
Fin du voyage. Si vous souhaitez le refaire depuis le début : http://absinthemuseum.auvers.over-blog.com/2020/01/santiago-de-cuba.html