Révolution et belles américaines
À La Havane comme ailleurs, Fidel Castro et Che Guevara sont présents. Sur l’immense Place de la Révolution, un imposant portrait du Che est accroché devant le bâtiment du Ministère de l’intérieur.
La place est bordée côté sud par le monument dédié au héros national José Marti. Il se compose d'une tour de 109 mètres de haut en forme d'étoile avec, à son pied, une statue de Marti, et est entouré de jardins.
Le Musée de la Révolution permet d'avoir une vision complète de l'histoire des luttes du peuple cubain pour son indépendance grâce à de nombreux documents : films, photos, vêtements, maquettes, véhicules, armes, drapeaux, objets.. Il se situe dans l'ancien Palais présidentiel où tous les présidents cubains ont résidé de 1913 à 1957, le dernier étant le dictateur Batista.
Dans le jardin du musée est exposé la réplique du yacht Granma qui permit en 1956 à Fidel Castro, Che Guevara et 82 guerilleros de rejoindre Cuba à partir du Mexique. C’était le début de la Révolution. On peut y voir également deux avions ayant pris part aux combats de la Baie des Cochons en avril 1961.
La visite se poursuit au Musée de la Ville, appelé avant 1968, Palais des Capitaines Généraux. Entre 1791 et 1898 c'était l'appartement de fonction des capitaines généraux espagnols. Puis de 1899 à 1902, les gouverneurs militaires des États-Unis y ont eu leur base avant de devenir un palais présidentiel dans les premières décennies du XXe siècle.
Le musée est riche d'une quarantaine de salles d'expositions permanentes. Certaines présentent un mobilier d'époque qui montre la vie bourgeoise espagnole au XIXe siècle, d'autres, des uniformes et objets ayant trait à la vie militaire espagnole.
Beaucoup d'éléments de décoration sont français, comme les lustres ou les parures de cheminée en porcelaine de Sèvres. Ph. Delahaye.
Mais nous sommes à Cuba ! À la sortie du musée, au bout de la rue, un groupe de musiciens et d'artistes montés sur des échasses sont suivis par un cortège d'enfants.
Nous reprenons le car et continuons l'avenue côtière, le Malicon. Au bout, une surprise nous attend.
Le car s'arrête, nous descendons. La surprise est là, devant nous. Les belles Américaines des années 50 nous attendent.
Nous sommes dans un musée à ciel ouvert. Ces voitures avaient été abandonnées par les américains lors de la révolution et la chute du gouvernement pro-américain en 1959.
L’importation de véhicules par des particuliers étant interdite depuis le début des années 60, à de rares exceptions près, Cuba se retrouve avec un parc automobile où se côtoient des Américaines des années 50, des Lada, des Fiat Moskovich importées d’URSS et de Pologne dans les années 70 et 80 et des véhicules modernes, souvent asiatiques, importés par l’État. Comme aujourd’hui l’achat d’une voiture neuve récente reviendrait pour un particulier à 50 ans de salaire, chacun entretient religieusement sa vieille voiture qui peut atteindre un chiffre au compteur incroyable : 800 000 miles voir 1 000 000 de miles ! (1 mile = 1,609 km)
Pour nous touristes, on est dans le folklore mais pour les cubains, il en est tout autrement. C'est le système D qui prévaut. Pour conserver ce patrimoine dont ils ont conscience, ils déploient beaucoup d'inventivité. Des pistons d’une marque sont installés dans les blocs-cylindres d’une autre marque, des moteurs diesel de Toyota remplacent les moteurs d'origine, beaucoup de ces voitures ont été transformées en automatique.
Les Cubains sont conscients du trésor que constitue ce parc de vieilles voitures américaines. De sa vulnérabilité aussi.
Une promenade d'une heure nous conduit dans des endroits nouveaux, à l'extérieur du centre ville. Le tour une fois terminé, les voitures nous déposent devant le plus grand centre artisanal de Cuba.
L'entrée du centre commercial avec devant l'entrée, une locomotive à vapeur en décoration. Ph. Delahaye.
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