La Vallée du cigare
Après ces deux jours passés à La Havane nous reprenons la route, direction Pinar del Rio et la Vallée de Vinales.
La province de Pinar del Río se trouve dans la région la plus occidentale de l'île. Elle est bordée au nord par le Golfe du Mexique, à l'ouest par le détroit du Yucatán et à l'est par la province de La Havane. Elle présente le plus d’endroits protégés de tout Cuba. On y trouve une partie de la Sierra El Rosario déclarée Réserve de la Biosphère par l’UNESCO et la Vallée de Vinales déclarée Patrimoine Mondial de l’UNESCO ainsi que plusieurs paysages naturels avec une flore et une faune très bien préservées
Cartes des différentes provinces. Ph. internet.
Nous sommes dans la région productrice de tabac. Notre première halte dans la petite ville de Pinar del Rio, capitale du tabac, va nous faire découvrir, après le rhum, une autre spécialité de Cuba, la fabrication des cigares.
La fabrique de Tabacos Francisco Donatien se trouve dans un bâtiment construit au XIXe siècle et était à l’origine une prison. Le dictateur Batista y fit enfermer de nombreux opposants politiques. Le bâtiment a été transformé en manufacture de tabac en 1961. L’atelier est ouvert aux touristes et on peut regarder en silence et sans prendre de photos les différentes étapes de la fabrication des cigares cubains.
Enseigne de l'atelier de fabrication des cigares. Ph. Delahaye.
Entrée de la fabrique. Au-delà de cette porte, toute photo est interdite. Ph. Delahaye.
Chaque ouvrière et ouvrier est responsable de la fabrication d'un certain nombre de cigares. Ph. internet.
Comme les autres villes de l'intérieur de Cuba, la ville de Pinar del Rio conserve un esprit paisible et surrané avec ses monuments à colonnes et chapiteaux qui côtoient des maisons de style colonial dans un ensemble éclectique.
Ph. Delahaye.
La Poste. Ph. Delahaye.
Le Théâtre Milanés, fondé en 1839, est l'un des symboles de la ville et l’un des plus anciens théâtres d'Amérique latine. Il a été entièrement restauré au début des années 2000. La structure de ce théâtre à l’italienne de style néo-classique est entièrement faite de bois.
Le théâtre Milanes doit son nom, depuis 1898, à l'illustre poète Matanzas José Jacinto Milanés. Ph. Delahaye.
Outre le théâtre, deux galeries d’art sur la Plaza de la Independencia, dans le centre de la ville, témoignent de la vie culturelle de la cité.
Chorale d'enfants devant une galerie d'art. Ph. Delahaye.
Petit café littéraire. Ph. Delahaye.
En janvier 2001, Fidel Castro a inauguré le Palacio de computacion (palais de l’informatique) avec 43 services associés aux technologies de l'informatique. L'institution offre un large éventail de possibilités en vue d'informatiser la société.
Palais de l'informatique. Ph. Delahaye.
Nous quittons Pinar del Rio pour la magnifique Vallée de Viñales, une des plus belles régions de Cuba. Cette vallée de 11 km, au pied de la Sierra de los Organos , a été inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco en 1999 en temps que Paysage Culturel de l’Humanité pour ses mogotes, spectaculaires rochers de calcaire qui s’élèvent ça et là au milieu des champs, et aussi pour l’architecture typique de ses fermes et villages traditionnels.
La Vallée de Vinales avec les mogotes datant de l'ère secondaire. On parle de baie d’Along terrestre en comparaison avec la baie du Vietnam. Ph. S. Baldo.
La meilleure perspective sur la vallée est obtenue depuis le belvédère de l'hôtel Los Jazmines.
L'hôtel Jazmines. Ph. Delahaye.
Vue depuis le belvédère de l'hôtel. Ph. Delahaye.
Et là, comme dans tout lieu touristique, les musiciens nous attendent.
Ph. Delahaye.
Ph. Delahaye.
L'art n’est pas resté indifférent à ces paysages grandioses qui ont servi de motifs d’inspiration dans l’art et la littérature.
Tableau. Ph. Delahaye.
Nous poursuivons notre route dans la vallée au milieu des mogotes. À leurs pieds, les cultures de tabac mais aussi de cannes à sucre, d'ananas et de bananes s’alignent sur la terre rouge.
Terre rouge entre les mogotes. Ph. Delahaye.
Champ d'ananas. Ph. Delahaye.
Champ de bananiers. Ph. Delahaye.
À 4 km de Viñales, se trouve le « Mur de la Préhistoire ». Il s’agit d’une fresque de 180 m. de long par 120 m. de large sur une hauteur de 80 m. peinte sur un côté du mogote Dos Hermanas, (Deux sœurs).
C’est un notable révolutionnaire, successeur du Che à la tête de la Banque de Cuba, également anthropologue, Antonio Nunez Jimenez, qui découvre en 1959 une variété impressionnante de fossiles de coquillages, de crânes de sauriens et d’aborigènes. Il fait part de ses trouvailles à son ami Fidel Castro qui a alors l’idée d’immortaliser par une immense fresque murale l’histoire de la préhistoire cubaine.
Commandée par Fidel Castro en 1961, la fresque qui représente la théorie de l'évolution biogéologique dans cette zone la plus ancienne de Cuba, a été réalisée par l'artiste Leovigildo González avec l'aide d'un groupe de paysans de la région. On notera la prouesse technique de la réalisation car cette fresque a été peinte sur un relief plein de plis, de creux et de bosses. Son aspect mural plan relève de savants calculs.
Ph. Delahaye.
Après une halte bienvenue dans le restaurant de style ranch, au pied du Mur de la Préhistoire, nous nous dirigeons chez Ernesto Hernandez, producteur de tabac.
Restaurant à la magnifique charpente et fermier sur son zébu. Ph. Delahaye.
Tout au long de la route, des séchoirs de tabac. Ph. Delahaye.
Le séchoir de tabac d’Ernesto se trouve un peu à l’écart d’un groupe de maisons d’habitation. Ici, les bougainvillés ne grimpent pas le long des murs mais forment des haies bien taillées.
Ph. Delahaye.
À droite du séchoir, les champs de tabac. La culture du tabac exige que le sol soit labouré quatre fois. Les graines sont jetées fin septembre dans un endroit humide. Les plantules apparaissent au bout de 35 jours. Elles sont repiquées en période de sécheresse. La partie terminale est coupée toutes les semaines pour que la plante s’étoffe. Le fermier garde pour lui 10% de sa récolte. Le reste va à l’État.
Plantules de tabac. Ph. Delahaye.
Plants de tabac en fleur. Ph. Delahaye.
Ernesto Hernandez nous accueille dans son séchoir et nous fait la démonstration de la fabrication d’un cigare.
Séchage naturel des feuilles de tabac. Ph. Delahaye.
La nervure centrale, la tripe, de la feuille est retirée. Ph. Delahaye.
Les 4 demi-feuilles sont enroulées les unes sur les autres. Ph. Delahaye.
Une autre feuille, la cape, est enroulée par-dessus et fermée à ses extrémités. Ph. Delahaye.
Les extrémités sont ensuite coupées. Le cigare est prêt à être fumé. Un cigare bien fait doit contenir entre 40 à 80 % d’air entre les feuilles. Si les cendres de 2 cm. ne tombent pas c’est qu’il s’agit d’un bon cigare. Ph. Delahaye.
Tout le groupe s’est passé le cigare à tour de rôle pour la photo ! On était le 16 janvier 2020 et on n’avait pas encore entendu parler du coronavirus ! Ph. Monique Baque.
Pour continuer le voyage, cliquer sur : Les orchidées de Soroa.
Pour faire le voyage depuis le début : http://absinthemuseum.auvers.over-blog.com/2020/01/santiago-de-cuba.html