Cuba International Medical Brigade
Le chamboulement dans nos vies dû au coronavirus m’a interrompue dans le récit de mon voyage à Cuba. Aujourd’hui, Cuba a fermé ses frontières aux touristes. Une sage décision.
Malgré les pénuries dues pour beaucoup à 60 ans d'embargo américain, Cuba bénéficie d’un très bon système de santé. Fidel Castro a fait de l’éducation et de la santé une priorité absolue et leur a consacré 40% du budget de la nation. À partir de 1960, il a fait construire de très nombreuses écoles et 200 hôpitaux plus des polycliniques pour 270 communes. Le pays compte pas moins de 34 universités de médecine pour 11,5 millions d’habitants.
La recherche cubaine en immunologie moléculaire et en biotechnologie est très en pointe et l’île est mondialement reconnue pour ses compétences dans le domaine médical. Des milliers de médecins sont formés chaque année. Selon le Ministère de la Santé cubain, plus de 76 000 médecins officient à Cuba, ainsi qu’environ 15 000 dentistes et 89 000 infirmières.
Ce savoir-faire s’exporte. C’est ainsi qu’environ 50 000 personnels de santé appartenant à la Cuba International Medical Brigade, participent à des missions internationales dans une quarantaine de pays.
C’est l’État qui perçoit les salaires payés par les pays qui font appel à eux. Une petite partie seulement est reversée aux médecins. L’essentiel finance un service médical gratuit pour tous, dans tout Cuba. Au fil des ans, l’exportation de la médecine est devenue la première ressource financière sûre de l’Ile, le tourisme étant soumis à de nombreux aléas.
Le 21 mars dernier, 52 médecins et infirmiers sont arrivés en Italie porter main forte aux médecins italiens aux prises avec le covid-19. Le 29 mars, ils étaient 39 à atterrir en Andorre.
L’équipe de médecins cubains envoyée en Italie a déjà eu affaire à la gestion de virus exotiques mortels, notamment l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest en 2014.
L’arrivée des médecins cubains a été abondamment saluée dans la presse transalpine. Dans un éditorial pour le quotidien La Stampa, l’écrivaine Antonella Boraveli écrit : « Les touristes occidentaux ont visité Cuba avec cette supériorité, déguisée en empathie, qui se cache derrière des petites phrases assassines comme : « Regardez comment vivent ces pauvres gens ». Les pauvres gens maintenant, c’est nous. Nous l’Italie, un pays riche. Nous qui n’avons pas pu arrêter ce virus à temps (…). Les médecins cubains qui sont venus risquer leur vie pour nous ont été salués par des applaudissements, d’abord incertains puis écrasants ». (Source : Journal La Croix du 28 mars 2020)
Nous sommes tous confinés pour encore un certain temps. Le prochain voyage fait en toute sécurité paraît loin. Alors, dans mon prochain article je vous emmènerai faire un tour à La Havane, où le soleil et la musique vous feront oublier pour un moment ces jours gris.
Pour continuer le voyage, cliquer sur : La Havane, ville de contraste.
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