Le marché de Camaguey
En parcourant les rues de Camaguey, nous découvrons la réalité de l’économie cubaine.
La misère ne se voit pas à Cuba. Personne ne mendie dans les rues et personne ne nous aborde pour demander de l’argent. Pourtant, en raison de l’embargo, c’est une économie de survie pour la majorité de la population.
José nous emmène dans un magasin d’état. Les prix y sont abordables mais la plupart du temps, ils manquent de tout.
Arrivage d'œufs. Sur les étagères, la même boite de conserves. Ph. Delahaye.
Un tableau affiche les produits disponibles. Chaque mois, de nouvelles restrictions ont lieu. C’est ainsi que le savon est sorti de la liste et est devenu un produit cher. Nous comprenons pourquoi à la sortie des hôtels, on nous réclame du savon.
Les produits du jour à la vente. Ph. Delahaye.
La quantité pour chacun est limitée. Chaque achat est consigné dans un carnet de rationnement.
José nous montre son carnet de rationnement. Ph. Delahaye.
Dans une deuxième épicerie, les rayons sont tout aussi vides que dans la première.
Ph. Delahaye.
Dans la rue, un marchand à la sauvette vend de la viande. Il prend un gros risque.
Dans les restaurants, on nous a proposé du poulet, du porc, un peu de mouton. Inutile de réclamer un beefteak. Depuis 1989, les vaches sont destinées à fournir le lait pour la crèmerie, beurre et fromage. Un quota de lait est destiné aux enfants et aux personnes âgées. Chaque enfant a droit à un litre de lait par jour jusqu’à ce qu’il ait 7 ans. Celui qui tue une vache risque 20 ans de prison.
Marchand de viande à la sauvette. Ph. Delahaye.
Nous passons devant une pharmacie. Si Cuba dispose d'une sécurité sociale universelle et d’un très bon service de soins, là encore il y a une forte pénurie de médicaments.
Ph. Delahaye.
À l’approche du marché, les calèches et les charrettes sont nombreuses.
Ph. Delahaye.
Avant 1989, l'agriculture cubaine était basée sur le modèle productiviste, système rendu possible par le partenariat avec l’Union soviétique qui fournissait pétrole, pesticides, fertilisants et machines agricoles. L’arrêt brutal de ces approvisionnements ajouté à l'embargo des États-Unis a entraîné une agriculture décimée et une grave crise alimentaire. Par la force des choses, Cuba est alors passé à une agriculture vivrière biologique de proximité. En 1996, l’objectif de fournir 300 grammes de légumes frais par jour à chacun était atteint.
Le marché ne montre pas malgré tout la diversité de fruits et légumes que l’on peut avoir chez nous. Chaque paysan apporte et vend sa propre production.
Racines de Yucca ou Manioc. Très nourrissant, le yucca a le goût de la pomme de terre. Ph. Delahaye.
Variétés de haricots rouges. Ph. Delahaye.
Courgettes, piments et oignons. Ph. Delahaye.
Ph. Delahaye.
Les marchands de caramboles.
En sortant du marché mon regard est attiré par un arbre énorme d’où pendent des fruits qui ressemblent à des saucisses. C’est d’ailleurs son nom, l’arbre aux saucisses ou saucissonnier.
L’arbre aux saucisses est originaire d’Afrique. Ph. Delahaye.
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