Pèlerinage à Varanasi
3 février 2019 – La journée à Varanasi, plus connue sous le nom de Bénarès, me laissera un souvenir impérissable. Cette ville sacrée aux mille temples est située à 850 km de Jaipur, j’ai donc pris la veille en fin d’après-midi, un avion de ligne intérieure. Un avion comme on n’en voit plus depuis longtemps.
Les hélices se mettent à tourner dans un bruit d’enfer, on est bringuebalés sur la piste dans tous les sens et enfin on décolle.
Il fait déjà nuit quand j’arrive à Varanasi. Un taxi m’attend pour me conduire à l’hôtel. Il ne peut aller au centre de la ville aux ruelles très étroites. Il m’arrête à l’entrée où deux garçons de l’hôtel m’attendent pour prendre un canot. Sandeep a tout bien organisé comme d’habitude. Je ne me fais aucun souci car je sais qu’il va me suivre à la trace, téléphonant plusieurs fois à l’hôtel pour savoir si tout va bien.
Varanasi longe le Gange et le reflet sur l’eau de ses lumières dans la nuit donne une impression étrange.
Réveil tôt le lendemain matin pour prendre un canot à 6 heures pour assister au lever du soleil sur le Gange. Moment sacré que les pèlerins ne manqueraient pour rien au monde.
Il fait encore nuit. Le canot se déplace tranquillement, permettant de découvrir la ville. Elle est bâtie au bord du Gange auquel on accède par les ghats, ces immenses escaliers qui descendent jusqu’au fleuve.
Nous arrivons sur un lieu dédié aux cérémonies religieuses. Sept prêtres font les rituels consacrés au Gange puis descendent vers le fleuve sacré pour y jeter les cendres des défunts.
Puis, l’aurore est là avec sa brume du petit matin. Le jour se lève et les lumières de la nuit s’éteignent.
Le canot s’arrête un moment devant le lieu de crémation. On frôle les barques qui apportent le bois pour les futures crémations. Elles ont lieu sur le ghat prévu à cet effet mais aussi dans un grand four crématoire où les familles s’occupent de leur défunt. La vue de ce four avec ses quatre cheminées m’en rappelle d’autres et me fait froid dans le dos.
Nous traversons le Gange et abordons sur l’autre rive. Les pèlerins plongent à trois reprises dans l’eau froide pour se purifier. Ils remontent transis dans l’embarcation puis déposent sur l’eau une petite coupelle de fleurs avec une bougie. Toutes ces petites lumières qui se reflètent sur l’eau sont autant d’âmes qui partent vers une autre vie.
Le silence est absolu. Impressionnant. Il est l’expression de l’intensité du recueillement général.
Puis, le Gange devient rose. Le soleil se lève.
De retour à l’hôtel, je contemple pendant un bon moment le Gange sous le soleil levant avec ses embarcations chargées de pèlerins.
À suivre...