Le repas à l’école

A 11h30, la cloche sonne provoquant une envolée de moineaux. Les enfants vont tous chercher leur gourde d’eau et leur lunch box, fournis par l'école, et retournent à leur place.

Il n’y a pas de cantine organisée comme chez nous, les enfants mangent à leur place ce qu’ils ont apporté dans leur boîte.

Gourdes rangées au fond de la classe. Ph. Delahaye.

La classe de maternelle en train de déjeuner. Ph. Delahaye.

Et tous les jours, c’est la même chose. Un chapati fait de farine de blé complet ou de maïs, qu’ils vont déchirer en morceaux avec lesquels ils attraperont un peu de légumes. Pas de laitage, pas de fruits et surtout jamais de viande ou de poisson. Seulement des protéines végétales.

Le soir chez eux, ils mangeront la même chose.

Tout le monde d’ailleurs mange la même chose midi et soir. Seuls les légumes varient mais c’est toujours le même principe. Je dois dire qu’on est tout à fait rassasié.

Chapati et légumes. Ph. Delahaye.

Ph. Delahaye.

Certains mangent du riz. Seulement du riz, aromatisé avec des épices. J’observe les enfants et remarque qu’ils sont en bonne santé, avec de beaux cheveux et de belles dents. Ils sont vifs et intelligents. Je me dis que leur alimentation naturelle aux saveurs variées suivant les épices utilisées est loin d'être inférieure à notre alimentation en partie industrialisée. Mais chacun s’alimente suivant sa propre culture.

Les cuillères sont utilisées pour manger le riz. Ph.Delahaye.

Dans la classe des moyens et des grands, le repas se déroule de la même façon. Chapatis et légumes pour la plupart, riz pour quelques-uns. D'autres se contentent de quelques biscuits.

Ph. Delahaye.

Spontanément, les enfants me tendent des bouchées de chapati et légumes. Je refuse naturellement, même si cela les contrarie un peu.

Hier, une dizaine de bonbons ont circulé pour l’anniversaire d’un petit. Ils ont absolument voulu que j’en prenne un. J’ai ensuite voulu le donner mais ils l’ont tous refusé. Et puis, l’un d’entre eux l’a pris, a ôté le papier et m'a mis le bonbon dans la bouche ! Tous ont applaudi !

Sandeep a qui j’ai raconté l’histoire m’a dit : « C’est ça l’Inde. Même celui qui a presque rien, partage avec celui qui n’a rien ».