Petra, la cité vermeille
Dimanche 18 novembre 2018 - Le soleil est radieux. Cette journée entière que nous allons passer dans les ruines incroyables de Petra s'annonce bien. Avant de monter dans le car, je ne résiste pas au plaisir de photographier cette petite fontaine originale dans le jardin de l'hôtel, tout à fait adéquate pour se préparer une absinthe bien fraîche selon le rituel consommé.
Au loin un chaos de roches de grès rose orangé, le djebel Khubtha, qui contient en son cœur la cité de Pétra.
Ph. Delahaye.
Après avoir passé les contrôles de sécurité nous voilà sur le site.
Capitale des Nabatéens, on ne sait pas précisément quand Petra a été construite. Probablement au IVe siècle avant J.-C. La ville a commencé à vraiment prospérer au 1er siècle avant J.-C. grâce aux transports caravaniers entre l'Égypte, la Syrie et l'Arabie. Annexée par les Romains en l'an 106, elle a continué à se développer. La ville, comme l’ensemble de l’empire, devint chrétienne au IVe siècle après J.-C. Le déplacement des routes marchandes amorça le déclin de Petra jusqu'au tremblement de terre de 363 qui détruisit une grande partie de la ville qui fut finalement abandonnée.
Au VIIe siècle, les conquêtes musulmanes isolèrent plus encore la communauté chrétienne de Petra, qui appela à l’aide les croisés. La ville devint dès lors une place forte des croisés, qui lui inventèrent un passé biblique, la reliant à l’épique périple de Moïse et des Hébreux, poursuivis par les armées de Pharaon, vers la Terre promise.
Carte du site de Petra.
La cité fut découverte en 1812 par un explorateur orientaliste suisse. Devenue de plus en plus connue en Occident comme une ancienne ville fascinante, elle a commencé à attirer des visiteurs. Aujourd'hui, Petra voit passer 6000 visiteurs chaque jour. Petra est connue sous le nom de la "cité vermeille" pour la couleur du rocher dans lequel un bon nombre de structures de la ville ont été sculptées.
Nous avançons sur le sentier principal vers les premiers blocs rocheux.
Ph. Delahaye.
Première curiosité : Bab Al Siq. C'est la dénomination arabe pour Porte du Sîq, autrement dit la porte du défilé. Passage devant trois blocs massifs ou tours de Djinn, monuments carrés creusés dans la roche.
Les tours de Djinn avant l'entrée du défilé. Ph. Delahaye.
Tout de suite après les tours de Djinn, le Tombeau aux Obélisques, sculpté par les Nabatéens au 1er siècle après J.-C.
Taillé directement dans la roche du djebel Es-Shara, le triclinium ou salle des banquets. Au dessus se trouve le tombeau orné de quatre obélisques qui servaient de symboles funéraires.
Le tombeau aux Obélisques. Ph. Delahaye.
Sur la falaise opposée, une double inscription en nabatéen et grec indique pour qui le monument funéraire était prévu.
Ph. Delahaye.
Nous arrivons enfin au Sîq, cette gorge étroite qui mène à ce qu'on appelle "Le Trésor". Le Sîq résulte d'une fissure naturelle de la montagne de 1,200 km de long.
Entrée du défilé. Ph. Delahaye.
Les Nabatéens étaient maîtres en génie hydraulique. Ils avaient construit un barrage pour détourner les torrents d'eau de l'oued principal qui alimentait Petra, le Wadi Musa et sa source Ein Musa, autrement dit le puits de Moïse. Petra est tenue pour être l’un des nombreux lieux où le patriarche, suivant le commandement de Dieu, frappa la roche avec son bâton et fit jaillir miraculeusement l’eau.
Un réseau de petits canaux taillés à même la roche servait à acheminer l'eau qui s'écoulait le long des roches dans la cité.
Canaux creusés dans la roche. Ph. Delahaye.
Un figuier sauvage cherche la lumière. Ph. Delahaye.
A présent, marchez avec moi dans ce défilé de 1 km 200 et laissez-vous gagner par la magie du lieu.
Ph. Delahaye.
À un endroit le Sîq s'élargit laissant apparaître quelques vestiges.
Ph. Delahaye.
Sculpture érodée montrant un chamelier et son dromadaire. Une façon d'indiquer un futur point d'eau, la tête du dromadaire étant tournée vers la chute d'eau. Ph. Delahaye.
Les bédouins de Petra sont originaires d'Égypte. Ph. Delahaye.
Puis le défilé se resserre à nouveau.
Ph. Delahaye.
Et soudain, au bout du défilé !
Le Trésor ! Ph. Delahaye.
Al Khazna, autrement dit le Trésor du Pharaon est le monument le plus exceptionnel de la cité antique de Petra. Protégé de la vallée dans un petit espace, il est extrêmement bien conservé. Il doit son nom à une légende locale qui raconte qu'un pharaon aurait caché son trésor dans l'urne située au sommet du petit temple qui surmonte le fronton de l'édifice.
Bien que sa véritable fonction reste un mystère, tout laisse à penser qu'il s'agit d'un tombeau édifié en l'honneur d'un roi nabatéen juste avant l'annexion de la région par les Romains en 106 après J.-C.
Le Trésor mesure près de 40 mètres de haut et est finement orné de chapiteaux, frises, chiffres. Ph. C. Marchand..
Les dromadaires attendent au pied du site. Ph. Delahaye.
Et la police coiffée du casque de Saladin surveille discrètement. Ph. C. Marchand.
Ph. C. Marchand.
Nous sommes à une première étape dans le site de Petra. Il est seulement 10 heures et nous allons y rester jusqu'à la tombée de la nuit. Il y a donc beaucoup d'autres merveilles à découvrir.
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