Willy, parti voir les fées
Une grande figure suisse de l'absinthe vient de nous quitter. Willy Bovet a toujours vécu dans le village où il est né, à Môtiers dans le Val-de-Travers. Ancien horloger, il était surtout distillateur clandestin comme beaucoup de ses compatriotes du vallon. Il tenait sa première recette de Robert Bobillier, autre distillateur clandestin qui a vu en lui son digne successeur.
Lors de la levée de la prohibition de l'absinthe en Suisse en 2005, Willy a été l'un des premiers à obtenir une concession, le 26 avril 2005.
La salle de dégustation ouverte sur la distillerie. Ph. Delahaye.
Sur le comptoir, les principales plantes utilisées par Willy pour la confection de ses absinthes. Ph. Delahaye.
La salle des alambics. Ph. Delahaye.
Composée d'une dizaine de plantes aromatiques et distillée artisanalement dans l'alambic fabriqué par Roland Thonney, autre figure populaire du lieu au temps de la clandestinité, l'absinthe de Willy s'est initialement déclinée sous trois formes : le Chat à 54%, la Nostalgie à 54% et la Tradition à 65%. Depuis, il a étoffé sa gamme.
Willy dans sa distillerie. Ph. Delahaye.
J'étais allée voir Willy en octobre dernier, au moment des Absinthiades et il m'avait montré sa dernière création : l'Émeraude. Il m'avait aussi confié quelques secrets de sa fabrication. Car Willy était comme ça, généreux. (Voir l'article que je lui avais consacré en octobre 2017).
Willy et sa dernière absinthe l'Émeraude, octobre 2017. Ph. Delahaye.
Il m'avait offert sa dernière cuillère, un chat buvant une absinthe, image qu'il a utilisée depuis le début.
La dernière création de Willy. Magnifique ! Ph. Delahaye.
Sa fille Françoise l'épaulait déjà depuis plusieurs années. Elle saura continuer l'œuvre de son père, n'en doutons pas.
Willy est inhumé aujourd'hui. Que nos pensées soient pour lui.
