Le Carnaval de Binche

Après le carnaval de Dunkerque, direction Binche en Belgique qui n’est pas très loin.

Le carnaval de Binche est l’un des plus anciens carnavals de Belgique puisqu’il remonterait à 1394, d’après les premières traces écrites. Il a été reconnu par l’Unesco comme chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité en 2009.

Affiche du Carnaval de Binche. Ph. Delahaye.

Le carnaval de Binche est très différent de beaucoup d’autres car personne ne se costume. Tout tourne autour des principaux personnages que sont les Gilles.

Le Mardi Gras est l’apogée du carnaval dont le rituel est immuable : vers 4 heures du matin, commence le ramassage des Gilles à leur domicile au son du tambour. Ils se rendent les uns chez les autres accompagnés d’un tamboureur et s’accueillent mutuellement avec une coupe de champagne. Puis, chaque groupe de Gilles formé se rend dans un local mis à leur disposition pour prendre ensemble leur petit déjeuner composé d’huitres et de champagne ainsi que l’exige la tradition.

Le Gille ne peut sortir sans être accompagné de son tamboureur. Ph. Delahaye.

Le défilé proprement dit commence à 15 heures. Cela laisse le temps de visiter le Musée où est exposée l’histoire des Gilles à travers les siècles.

Affiche exposée au musée. Ph. Delahaye.

Puis promenade sur la Grand Place où les Gilles défileront dans l’après-midi puis danseront le rondeau.

Chose étonnante : les vitrines des boutiques sont recouvertes de planches en bois et toutes les fenêtres des maisons sont protégées par des montants de bois sur lesquels du grillage est tendu. Même la croix du pharmacien est protégée !

Ph. Delahaye.

La raison est que tout au long de leur parcours, les Gilles jettent des oranges qui sont attrapées par la foule mais qui finissent aussi écrasées au hasard des lancers. Chaque Gille lance entre 25 et 40 kg d’oranges. Comme ils peuvent être un millier, il suffit de faire le compte !

Ph. Delahaye.

Des sociétés dites de fantaisie, accompagnent les Gilles. Ce sont les Pierrots, le groupe des Arlequins qui est constitué par les enfants de l’Athénée royal de Binche et celui des Paysans, formé par les enfants du Collège Notre-Dame de Bon secours.

Les Arlequins portent un masque adapté de la Commedia dell'Arte. Ph. Delahaye.

Les Paysans dont le masque ne porte pas de moustache, contrairement aux Gilles. Ph. Delahaye.

Le costume des  Gilles est inchangé depuis des siècles. Chacun porte sur la tête un bonnet et un masque de cire, symbole de l’égalité entre tous. Sur le costume lui-même, on compte environ 150 décorations : couronnes, lions, étoiles, écussons, drapeaux. Une ceinture de 7 grelots, l'apertintaille, des sabots de bois et le ramon à la main complètent la tenue.

La Fée Parisienne est seulement là pour la photo car alcool fort déconseillé.

En fin de matinée, Gilles, Paysans, Pierrots et Arlequins se dirigent vers la Grand-Place pour accomplir le rondeau matinal. Ils entrent ensuite dans l'Hôtel de Ville où les plus anciens participants reçoivent des médailles des mains du bourgmestre.

Les Gilles à l'intérieur de l'Hôtel de Ville. Ph. Delahaye.

Après cette matinée harassante, les Gilles rentrent chez eux, toujours accompagnés de leur tamboureur, afin de prendre un bon repas et du repos. Vers 15 heures, les sociétés se reforment puis le cortège s’ébranle au son des airs du carnaval.

Départ du cortège sous l'œil attentif de la police montée. Ph. Delahaye.

Le défilé des Gilles. Ph. Delahaye.

Certains Gilles portent un chapeau de plumes d'autruche. Il faut en moyenne 250 à 350 petites plumes pour former 12 grandes plumes. Les chapeaux à plumes sont généralement loués car trop coûteux à l'achat.

Ph. Delahaye.

Les groupes déambulent dans les rues de la ville jusqu'à 21 heures. Puis, toutes les sociétés se réunissent pour un rondeau final sur la Grand Place à la lumière des feux de Bengale. Un magnifique feu d'artifice clôture le carnaval.

Ph. Delahaye.