Le Machu Pichu
Samedi 2 décembre 2017 – Voici le jour tant attendu. On va enfin découvrir cette « Septième nouvelle merveille du monde » qu’est le Machu Pichu.
Le Machu Pichu surnommé la «Cité Perdue des Inca» est l’un des sites archéologiques parmi les plus impressionnants au monde, tant par l’incroyable beauté de ses environs que par le mystère qui l’entoure. La cité est aujourd’hui le symbole incontestable du Pérou à travers le monde.
Nous retournons à Ollantaytambo prendre le train. On ne sera pas dans le Pérurail mais dans un train plus modeste, l’Inca rail.
Le Pérurail. Ph. Delahaye.
L'Inca Rail. Ph. D. Guiguen.
Le train des Andes suit un parcours à flanc de falaise. Les paysages sont magnifiques avec une végétation luxuriante entrecoupée de vues sur les glaciers environnants. Nous sommes à 2800 mètres sur le versant tropical amazonien de la Cordillère des Andes. Grâce à ses 8 mois de pluie par an, c’est la région la plus riche en biodiversité du Pérou.
Ph. Delahaye.
Ce petit train est confortable et le service impeccable avec une petite collation offerte.
Avec mon amie Danièle. Ph. M.-F. Ménard.
Une heure plus tard, nous arrivons à Aguas Calientes dit Le Pueblo où une navette de cars très bien organisée nous conduit par une petite route tortueuse vers ce qui a été surnommé « le plus pur chef-d’œuvre des Incas ».
Aguas Calientes. Ph. Delahaye.
Plus on avance et plus le paysage évolue vers celui vu sur toutes les représentations du lieu : des monts en pain de sucre couverts d’une végétation subtropicale.
Ph. Delahaye.
Et puis on arrive. Une fois passé le contrôle où l'on doit montrer son passeport, on prend le chemin qui à un détour nous amène sur ce site fabuleux sur lequel nous allons rester 3 heures avec les explications de Joseph.
Étant donnée l’affluence des touristes, le site est désormais interdit à la libre circulation et limité à 2500 visiteurs par jour. On doit obligatoirement être accompagné d’un guide même si l’on vient en individuel.
On a tous vu cette image mais quand c'est soudain le vrai paysage qui se trouve devant vous, c'est le choc ! Ph. Delahaye.
Évidemment, je sors ma mini Fée ! Ph. D. Guiguen.
Bien que le voyageur français Charles Wiener ait affirmé en 1880 qu'il y avait « des ruines à Machu Picchu », le site a été découvert officiellement par l’américain Hiram Bingham, professeur d’histoire politique de l’Amérique latine à l’Université de Yale. Il était venu faire des recherches à Cusco en 1910 mais ayant fait la connaissance d’archéologues qui lui parlèrent de l’endroit, il décida de s’y rendre. C’est accompagné d’un paysan et de son fils qui connaissaient l’endroit qu’il découvrit les lieux le 24 juillet 1911. Birham n’était donc pas le premier mais il a eu le mérite de saisir l’importance historique du lieu et de le faire connaître.
Ph. Delahaye.
L’année suivante, il organise une expédition avec la National Geographic Society afin de dégager le site entièrement recouvert par la végétation tropicale. L’opération dura un an. C’est en 1913 que l’existence du Machu Pichu est révélée au monde
Ph. Delahaye.
D’après les archéologues d’aujourd’hui, Hiram Bingham commit deux erreurs majeures en engageant la police militaire et en brûlant sur le site des bois et des branches ce qui a occasionné de multiples dégradations. De plus, un grand nombre d’objets disparurent. Malgré tout, 4000 pièces archéologiques partirent vers l'université de Yale afin d'y être étudier. Il était convenu qu'elles retourneraient au Pérou une fois les études publiées. Or, le Pérou a dû attendre le 31 décembre 2012 pour qu’elles soient rendues par l'université sous la menace d'un procès. Une partie de ces objets est au musée Concha de Cusco.
Quelques lamas sont là pour entretenir les terrasses. Ph. Delahaye.
On pense que la cité sacrée de Machu Pichu a été initiée sous le règne de l’Inca Pachacutec en 1440. Elle se trouve à 2438 mètres et est construite entre 4 montagnes escarpées situées aux quatre points cardinaux. Elle est à cheval sur la crête entre les deux pics escarpés : au sud, le Machu Picchu qui veut dire « vieille montagne » et au nord, le Huayna Picchu qui signifie « montagne jeune ».
Six cent mètres plus bas coule la rivière Vilnacota-Urubamba, divinité protectrice, qui décrit un grand arc autour du Huayna Picchu.
La ville de Machu Pichu n’était pas isolée contrairement à l’impression que l’on a au vu des lieux. Elle était au contraire très accessible par les nombreux chemins qui menaient aux villages et villes voisines.
Les terrasses en dénivelé vers la rivière. Ph. Delahaye.
Le site donne toute la mesure de la connaissance architecturale des incas. Il a été pensé dans ses moindres détails.
Dans un premier temps, il a fallu découper la crête de la montagne pour récupérer les pierres pour la construction. Puis travailler au drainage de la ville qui reçoit 2 mètres de pluie par saison. Pour cela des canaux ont été creusés dessous et une couche de 5 mètres de hauteur de galets a été installée sous les terrasses.
Ensuite seulement, a eu lieu la construction de la ville proprement dite avec à droite la partie urbaine et à gauche la partie agricole.
Zone urbaine. Ph. Delahaye.
Zone agricole avec les cultures en terrasses et leurs greniers. Ph. Delahaye.
La ville comprenait 154 habitations ce qui suppose 500 à 600 habitants. Toutes les maisons étaient orientées vers l'est, c'est dire le lever du soleil. Leurs murs étaient recouverts de stuc coloré et leurs toits étaient en chaume.
La ville a été abandonnée à la moitié du XVIe siècle, les habitants étant partis vers la forêt amazonienne pour résister aux espagnols.
Maisons orientées toutes du même côté, à l'est. Ph. Delahaye.
Dans la partie urbaine, on distingue comme dans toute cité inca, différents quartiers : religieux, résidentiel et militaire.
Dans la zone religieuse se trouvent les temples, le sarcophage royal, l'Intihuatana ou Pierre du Soleil dans la partie la plus élevée puis les demeures des prêtres. Juste à côté de l'aire religieuse se trouve la zone réservée à l'Inca et à sa famille.
Plan du site. Remerciements au blog "Vers de nouvelles aventures".
Vue globale de la zone religieuse.
La zone religieuse est isolée du reste du site par un grand mur. Seule une petite porte permet d'y pénétrer.
Passage vers la zone religieuse. Ph. Delahaye.
Détail de la porte. Juste au-dessus un épais anneau de fer laisse supposer la présence d'une porte en bois à levis. Ph. Delahaye.
Une fois dans l'aire religieuse, on se retrouve sur une grande place dans laquelle Joseph nous fait remarquer différents symboles de la culture inca.
De l'autre côté de la porte. Ph. Delahaye.
Une pierre taillée en demi croix andine. Le 21 juin, l'ombre portée forme toute la croix. Cette ombre représente le monde inconnu. Ph. Delahaye.
Roche sacrée qui fait partie de la montagne. Des squelettes ont été trouvés à sa base. Ph. Delahaye.
La fonction de Machu Pichu est très discutée et pas résolue puisque 21 hypothèses s’affrontent.
Pour certains, il s’agirait d’une deuxième capitale. Pour d’autre d’un palais impérial et pour d’autres encore d’un lieu sacrificiel. C’est la découverte de 121 squelettes dont 119 de jeunes filles qui ont amené à cette hypothèse. Mais une étude menée sur les os en 2007, a permis d’affirmer que la mort n’était pas due à un sacrifice mais à des maladies comme la fièvre typhoïde et la peste.
Peut-être pierre de sacrifice. Ph. Delahaye.
Toujours dans cette zone religieuse se trouve le Temple du soleil, la tombe royale et le palais. Sur le côté, le Temple du Condor.
Le Temple du Soleil et les palais attenants. Ph. Delahaye.
Le Temple du Condor. Avec la tête sur le sol et les deux grands blocs de pierres posés comme des ailes déployées. L'âme part dans l'eau-delà sur les ailes du condor. Ph. Delahaye.
Sur la partie droite du site se trouve les zones résidentielles, intellectuelles et industrielles où toutes les maisons sont identiques.
Ph. Delahaye.
Nous retournons tranquillement vers le quartier agricole. C'est par là que nous sommes arrivés. Cela signifie que nous allons bientôt quitter cet endroit magnifique et incroyable. Les terrasses en gradins s'élèvent au-dessus de nous, régulières et harmonieuses.
Terrasses agricoles. Ph. Delahaye.
Peu avant la sortie, je me retourne et me retourne encore. Puis, un dernier passage le long d'un gros mur et c'est la fin. Je me retourne une dernière fois pour un ultime regard et une dernière photo.
Ph. Delahaye.
La navette nous ramène à Aguas Calientes. Après le déjeuner nous avons quartier libre avant de reprendre le train. Une fois de plus, nous allons nous balader dans un énorme marché artisanal. Ce sera également pour la dernière fois car demain est le dernier jour.
Rue d'Aguas Calientes et léger aperçu du marché. Ph. Delahaye.
À suivre.... La fin du voyage