La Vallée Sacrée

Publié le par Marie-Claude DELAHAYE

Vendredi 1er décembre 2017 – La Vallée Sacrée inclue toute la région depuis Pisac, situé à une trentaine de km. de Cusco juqu’à Ollantaytambo. Elle est traversée par la rivière sacrée Urumba et englobe un certain nombre de sites archéologiques remarquables.

La Vallée Sacrée est considérée comme le berceau de l’Empire inca.

Carte de la Vallée Sacrée. Ph. Tout Pérou.

Carte de la Vallée Sacrée. Ph. Tout Pérou.

La vallée était dite sacrée car les terres fertiles étaient censées être contrôlées par des dieux qui ont droit de vie ou de mort sur tous les êtres vivants. Dans cette vallée au climat tempéré, les cultures étaient riches et variées. Elle a été surnommé le "Grenier des Incas".

Cultures en terrasses observées ci et là depuis la route. Ph. Delahaye.

Cultures en terrasses observées ci et là depuis la route. Ph. Delahaye.

Première visite : Pisac. L’arrivée sur Pisac ouvre une large vue sur la vallée cultivée. Les terrasses agricoles construites à l’époque inca sont d’ailleurs toujours utilisées.

Pisac dans la Vallée Sacrée avec les terrasses agricoles sur les hauteurs. Ph. Delahaye.
Pisac dans la Vallée Sacrée avec les terrasses agricoles sur les hauteurs. Ph. Delahaye.

Pisac dans la Vallée Sacrée avec les terrasses agricoles sur les hauteurs. Ph. Delahaye.

Situé aux alentours de 2 800m d’altitude, ce petit village entouré de montagnes a une atmosphère tranquille. En se promenant dans les rues, on peut observer une fois de plus la superposition des constructions espagnoles sur ce qui a été laissé des édifices incas.

Pisac. Remarquer le mur à gauche aux pierres parfaitement ajustées.. Ph. Delahaye.
Pisac. Remarquer le mur à gauche aux pierres parfaitement ajustées.. Ph. Delahaye.

Pisac. Remarquer le mur à gauche aux pierres parfaitement ajustées.. Ph. Delahaye.

L’attrait le plus populaire de Pisac est son marché. Le marché aux fruits et aux légumes a lieu dans une débauche de couleurs uniquement le dimanche. On se contentera donc du marché artisanal qui propose comme partout ailleurs une multitude de choses.

À l’entrée du marché, on est attirés par des empanadas, sortes de chaussons à la farine de maïs ou de quinoa cuits au feu de bois. Il ne reste plus qu’à choisir la garniture : légumes ou fruits.

Cuisson des empanadas. Ph. Delahaye.

Cuisson des empanadas. Ph. Delahaye.

Puis balade de deux heures dans le marché artisanal. Il est immense et bien que le temps accordé soit un peu long, c’est quand même plaisant de voir toutes ces accumulations colorées

Chaque stand a sa spécialité : les tissus, les sacs, les bibelots... Ph. Delahaye.
Chaque stand a sa spécialité : les tissus, les sacs, les bibelots... Ph. Delahaye.
Chaque stand a sa spécialité : les tissus, les sacs, les bibelots... Ph. Delahaye.

Chaque stand a sa spécialité : les tissus, les sacs, les bibelots... Ph. Delahaye.

La section des chapeaux. La broderie est faite par le garçon. Ph. Delahaye.
La section des chapeaux. La broderie est faite par le garçon. Ph. Delahaye.
La section des chapeaux. La broderie est faite par le garçon. Ph. Delahaye.

La section des chapeaux. La broderie est faite par le garçon. Ph. Delahaye.

Des lamas pour tous les goûts ! Ph. Delahaye.

Des lamas pour tous les goûts ! Ph. Delahaye.

L’intérêt de Pisac est aussi et surtout son complexe archéologique qui fait partie des plus beaux sites de la Vallée Sacrée et qui, de façon inexpliquée, n’est pas à notre programme. J’emprunte donc quelques informations et photos à d’autres voyageurs.

 

Pisac était en fait un avant-poste de défense situé stratégiquement à l’entrée de la Vallée Sacrée. C’est Pachacutec qui est à l’origine de la construction de Pisac. Après avoir conquis plusieurs tribus autochtones vivant proche de Cusco et étendu l’empire inca, il décida de bâtir plusieurs cités fortifiées afin de mieux protéger l’empire. La ville était composée, comme chaque cité Inca, de constructions militaires, religieuses et agricoles.

Dans la partie supérieure du complexe se trouve l’Intihuatana, la pierre sacrée où les prêtres incas rendaient le culte au soleil et qui servait également d’observatoire astronomique.

 

Pisac fut détruite durant la conquête espagnole dirigée par Pizarro et ses conquistadors au début des années 1530. L’actuelle ville de Pisac a été édifiée au pied de la montagne durant les années 1570.

Le complexe archéologique de Pisac. La zone d'habitation est située près des terrasses agricoles. Ph. Mauro Gambini.

Le complexe archéologique de Pisac. La zone d'habitation est située près des terrasses agricoles. Ph. Mauro Gambini.

Autre centre d’intérêt, le cimetière. C’est à Pisac que se trouve le plus grand cimetière inca connu sous le nom de Tankanamarka. On pense que ce cimetière devait contenir plus de 10 000 tombes repérables sur la paroi de la montagne  par les trous visibles sur les pentes. Elles ont été ouvertes et pillées, souvent par les villageois qui avaient aidé à monter les corps momifiés.

Le cimetière de Tankanamarca à Pisac. Ph. McKay Savage.

Le cimetière de Tankanamarca à Pisac. Ph. McKay Savage.

Deuxième visite : les salines de Maras. Nous arrivons en surplomb des salines après avoir emprunté une petite route cahotante et pas très rassurante. La vue depuis la hauteur vaut le détour.

Les salines à presque 3000 mètres d'altitude s'étendent sur 25 kilomètres. Ph. Delahaye.
Les salines à presque 3000 mètres d'altitude s'étendent sur 25 kilomètres. Ph. Delahaye.

Les salines à presque 3000 mètres d'altitude s'étendent sur 25 kilomètres. Ph. Delahaye.

Les salines doivent leur existence à un ruisseau saturé en sel qui sort de terre dans la vallée. L’eau contient 60 g. de sel par litre soit trois fois plus que l’eau de mer mais il s’agit d’un sel gemme sans iode qui doit être apporté à l’organisme par la consommation d’algues.

Plus de 3500 bassins agencés à flanc de montagne sont alimentés par cette seule source dont  l’origine se trouve vers le glacier Chicon haut de 4500 m. 

Ph. Delahaye.
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Ph. Delahaye.

L’exploitation du sel se fait par le biais d’une coopérative qui regroupe 450 familles.

Au total, ce sont près de 200 tonnes de sel qui sont produites chaque année à raison de 50 kg par bassin et par mois. Les récoltes se font d’avril-mai à fin novembre.

Ph. Delahaye.
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Ph. Delahaye.

Les bassins ont différentes teintes. Jaunes : il n'y a pas encore assez de sel. Blancs ils sont prêts à être récoltés. Marrons : le sel a été récolté.

Ph. Delahaye.
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Ph. Delahaye.

Nous repartons vers Urubamba pour déjeuner. Nous voyons la ville depuis la route qui surplombe et allons un peu plus loin dans la vallée où nous attend un endroit charmant.

Vue d'Urubamba. Ph. Delahaye.

Vue d'Urubamba. Ph. Delahaye.

Ph. Delahaye.
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Ph. Delahaye.

Grande fresque sur un mur du restaurant. Ph. Delahaye.

Grande fresque sur un mur du restaurant. Ph. Delahaye.

Détente dans le jardin avant de repartir. Pas possible de s'amuser avec le lama qui n'est pas coopératif. Il nous court après en nous montrant les dents. Ph. Delahaye.
Détente dans le jardin avant de repartir. Pas possible de s'amuser avec le lama qui n'est pas coopératif. Il nous court après en nous montrant les dents. Ph. Delahaye.

Détente dans le jardin avant de repartir. Pas possible de s'amuser avec le lama qui n'est pas coopératif. Il nous court après en nous montrant les dents. Ph. Delahaye.

Troisième visite : Ollantaytambo. Le village d’Ollantaytambo est le seul à avoir conservé son plan d’origine. Entièrement pavé, sa place principale s’ouvre sur plusieurs dizaines de petites ruelles aux murs de pierres parfaitement alignées.  

Terrasses agricoles à l'entrée du village. Ph. Delahaye.
Terrasses agricoles à l'entrée du village. Ph. Delahaye.

Terrasses agricoles à l'entrée du village. Ph. Delahaye.

Les rues d'Ollantaytambo aux murs construits par les incas. Ph. Delahaye.
Les rues d'Ollantaytambo aux murs construits par les incas. Ph. Delahaye.

Les rues d'Ollantaytambo aux murs construits par les incas. Ph. Delahaye.

La forteresse d’Ollantaytambo est un haut lieu de résistance des incas face aux conquistadors. Notre guide Joseph en profite pour nous faire un petit résumé :

 

"Pizarro était arrivé au Pérou avec 3 caravelles, en janvier 1531. Il était accompagné de ses trois frères, d’une petite armée et de trente-sept chevaux, animaux totalement inconnus en Amérique latine et qui vont beaucoup impressionner les populations.

Les deux fils de l’Inca Huana Capac s’affrontaient pour avoir le pouvoir depuis sa mort en 1529. Pizarro profita de cette rivalité et proposa à l’un deux, Atahualpaune entrevue pacifique. La ruse réussit et ce dernier est fait prisonnier au terme d'une bataille sanglante où pas loin de sept mille Indiens seront massacrés par les cavaliers espagnols.

Atahualpa livre à Pizarro six tonnes d'or en échange de sa liberté, mais contrairement à la promesse qui lui a été faite, il est exécuté après un procès expéditif. Pizarro fait son entrée dans Cusco en 1534 et met la cité à sac.

En 1536, les abus des frères Pizarro allument une révolte à travers tout le pays. Sous la conduite de Manco Inca, Cuzco est assiégée et reprise. En avril 1538, Pizarro se rend finalement maître de Cusco, d’où il fera le centre de l'expansion coloniale espagnole.

Cependant, Manco Inca continuera de résister face aux espagnols après avoir trouvé refuge dans la forteresse d’Ollantaytambo. La résistance durera 30 ans. Mais finalement, la forteresse devra se rendre après deux batailles sanglantes et inégales car les indiens n’avaient pas les armes ni les équipements des espagnols”.

Cette résistance de 30 ans a eu l’heureux effet de protéger le grand site de Machu Pichu qui n’a jamais été découvert par les espagnols.

La forteresse d’Ollantaytambo. Ph. Delahaye.
La forteresse d’Ollantaytambo. Ph. Delahaye.

La forteresse d’Ollantaytambo. Ph. Delahaye.

La forteresse est composée d’un ensemble de murailles ainsi que de nombreuses terrasses qui servaient à la défense de la cité. Établies sur les flancs du site, ces terrasses n’étaient pas destinées à l’agriculture mais servaient de remparts contre l’envahisseur. Au sommet de la forteresse, 6 gigantesques blocs de pierre  constituent les restes du Temple du Soleil dont il ne subsiste que quelques ruines.

La montée est raide mais quel spectacle ! Ph. Delahaye.
La montée est raide mais quel spectacle ! Ph. Delahaye.

La montée est raide mais quel spectacle ! Ph. Delahaye.

Vue sur le village depuis les première terrasses. Ph. Delahaye.

Vue sur le village depuis les première terrasses. Ph. Delahaye.

Au pied des impressionnantes terrasses en gradins, se trouve le Temple de l’eau aux nombreuses fontaines.

La forteresse est encore aujourd’hui alimentée en eau grâce à un système d’aqueducs souterrains dont les sources sont toujours inconnues. Cela montre les prouesses techniques dont faisaient preuve les incas au niveau architectural.

Le temple de l'eau. Ph. Delahaye.
Le temple de l'eau. Ph. Delahaye.

Le temple de l'eau. Ph. Delahaye.

Une fontaine lithurgique a la forme d'une demi-croix andine. Le 21 juin, jour du solstice d'hiver, le soleil arrive juste au sommet de la fontaine. L'ombre qui en résulte est la croix complète.

Ph. Delahaye.

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Depuis le temple de l'eau, on longe des terrasses en gradins avant d'arriver à la partie haute du fort.

Ph. Delahaye.
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Ph. Delahaye.

De l'autre côté, vue sur la montagne avec un bloc de maisons dont on ignore l'usage. S'agissait-il d'un monastère ou d'un lieu de stockage de vivres ? Deux petites tours de guet surplombent l'ensemble de la vallée. (flèche).

Ph. Delahaye.

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Le soir, l'hôtel dans la vallée de l'Urubamba est grandement apprécié.

Ph. Delahaye.
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À suivre... Un mets délicat

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