Sur la Panaméricaine
Samedi 25 novembre 2017 - Nous quittons Nazca tôt car la route jusqu’à Arequipa est longue, 570 km. Soit près de 9 heures d’autocar.
Premier arrêt à quelques kilomètres de Nazca, aux Aqueducs de Cantalloc. Grâce à son ingéniosité, le peuple Nazca a réussi à créer une véritable oasis dans un territoire parmi les plus arides de la planète.
L’économie de la civilisation Nazca était basée sur l’agriculture. Les légumes étaient nombreux avec une prédominance pour les pommes de terre, maïs, oignons, quinoa, courges auxquels s’ajoutait de nombreux fruits plus la culture du coton.
Pour irriguer les terres dans cet endroit où il ne pleut pas plus de deux jours par an, les Nazcas ont eu l’intelligence de récupérer l’eau qui descend des montagnes pour former des rivières souterraines en creusant des aqueducs qui la captent et la transportent.
Quand le niveau du sol est moins élevé, l’aqueduc souterrain devient un simple petit canal sur lequel viennent se raccorder des canaux secondaires voire tertiaires pour irriguer les différentes parcelles de culture.
Des puits en colimaçon creusés régulièrement le long de l’aqueduc permettent de l’aérer, de l’entretenir et aussi de venir récupérer l’eau directement.
La forme de colimaçon est très astucieuse car elle permet de descendre jusqu’au fond du puits.
Les parois du puits sont en galets, polis par la rivière. Ils retiennent le sol meuble car sableux.
Ces aqueducs vieux de 2000 ans fonctionnent toujours aujourd’hui. Sur une quarantaine recensés dans le secteur, 36 seraient encore utilisés par les agriculteurs.
En 1986, suite au séisme qui mit hors d’usage le réseau moderne, les aqueducs des Nazcas ont permis à la population d'être approvisionnée en eau potable.
Nous reprenons la route. Nous sommes toujours dans le désert d’Atacama qui prend ici le nom de désert de Nazca.
Et puis apparaît la fameuse faille de Nazca ! Témoignage géologique de la rencontre entre la plaque tectonique du Pacifique et celle des Andes.
Longue de plusieurs kilomètres et d'une profondeur surprenante, on se sent tout petit devant la puissance de la nature.
Le déplacement de la plaque de Nazca se fait vers le nord-est à la vitesse de 7,55 cm. par an. Elle couvre une partie est de l’océan Pacifique y compris les îles Galapagos et l’île de Pâques ce qui déclenche inexorablement des séismes de plus ou moins grande importance dans toute la région sud-américaine.
Puis le paysage devient moins torturé. Le sable reprend le dessus avec de temps en temps, un petit village avec quelques boutiques en bord de route.
Au loin, apparaît une bande verte qui s’épaissit au fur et à mesure que l’on approche. Il s’agit de la Vallée des oliviers qui tranche avec la monotonie du désert. Cette immense oliveraie est due aux franciscains espagnols qui plantèrent les premiers arbres dès 1580. Certains oliviers sont vieux de plus de 300 ans.
Au loin, on aperçoit l’océan.
L’arrêt à Yauca est le bien venu. Nous dégustons de fabuleuses olives et achetons des petits pots de miel d’olivier.
À la sortie de la vallée des oliviers, nous sommes au bord du Pacifique. La côte est toujours aussi aride.
Petit arrêt pour se tremper les pieds dans le Pacifique. Très froid !
Puis le paysage commence à changer. Des petites touffes de végétation s'enracinent dans le sol qui devient plus caillouteux.
Mais le sable reprend vite le dessus. Dans un virage, une vue magnifique se dévoile. Tout est sec mais l'association des teintes du sable, des roches et de la mer est sublime. Nous approchons de Chala, petit village de pêcheurs.
C'est enfin la halte pour le déjeuner face à la baie. Vue magnifique mais repas moyen. C'est là que l'on nous sert notre premier poulet !
À suivre... En montant vers Arequipa