Des oiseaux par milliers
Vendredi 24 novembre 2017 - Le réveil à Paracas est magique. Les chambres donnent directement sur une baie de l’océan Pacifique et le premier regard de la journée est pour le bleu du ciel qui se confond presque avec celui de l’océan et les fleurs qui nous entourent.
Direction la marina pour nous rendre aux îles Ballestas, une énorme réserve d’oiseaux et de mammifères marins.
Nous grimpons dans des bateaux qui vont nous emmener à 80 km à l’heure jusqu’aux îles Ballestas. Je ne suis pas fan ! Mais finalement tout va bien se passer et la balade va s’avérer très intéressante.
La côte est entièrement désertique composée essentiellement d’un soubassement de roches recouvert de dunes de sables.
On avance et soudain, de loin, on aperçoit la dune avec le fameux Candélabre de Paracas.
Il s’agit d’un géoglyphe gravé à flanc de colline. Long d’environ 180 mètres et large de 70 m., il est constitué d’une tige centrale et de deux tiges latérales plus petites. De chacune de ces tiges des feuilles semblent bourgeonner. Bien que réalisé sur du sable, les vents forts venant de la mer ont constitué une croûte cristalline qui a préservé la forme.
La date de la réalisation du Chandelier reste inconnue. Des poteries trouvées à proximité datées d’environ 200 av J.-C. semblent avoir appartenu au peuple Paracas mais on ignore s’il est impliqué dans la création du géoglyphe.
Plusieurs hypothèses sur sa signification ont été avancées. Pour certains, ce serait la représentation du bâton de Viracocha, dieu de la mythologie préinca et inca. Pour d’autres, il s’agirait d’une variété de datura, plante hallucinogène. Et il y en a bien d’autres…
Nous arrivons aux îles Ballestas. Il s’agit de trois îles qui forment un petit archipel.
La particularité de cet endroit est que ses eaux froides, grâce au courant de Humboldt, renferment une très grande quantité de poissons qui attirent des milliers d’oiseaux répartis en colonies d’une soixantaine d’espèces différentes, plus des mammifères marins.
Pendant des siècles, les déjections de ces oiseaux ou guano vont s’accumuler sur le sol et les roches. Le Pérou va s’enrichir au XIXe siècle grâce à ce guano avec des extractions d’une trentaine de mètres de profondeur. Il était exporté comme engrais vers l’Amérique du Nord et l’Europe, notamment l’Angleterre.
Depuis le milieu du XXe siècle, le ramassage du guano est réglementé. On estime aujourd’hui la production à plus ou moins 1000 tonnes prélevées tous les sept ans. En dehors de cette période, un gardien vivant sur place, surveille la réserve.
Outre les colonies d'oiseaux, on peut apercevoir sur les rochers des colonies de mammifères marins. En plus des otaries brunes que l'on connaît, on distingue des otaries à pelage clair. Ce sont des otaries de Patagonie encore appelées lion de mer sud-américain ou lion de mer du sud. Les mâles portent une crinière d'où leur autre nom d'otarie à crinière.
Nous allons ainsi d'une île à l'autre observer cette nature à l'état sauvage. Nous regarderons la dernière île de loin. Les milliers d'oiseaux qui la recouvrent font obligatoirement penser au film de Hitchock.
C'est le retour au port. Sans perdre de temps, les bagages sont engouffrés dans la soute du car. C'est le départ pour Nazca via Ica.
Un dernier regard aux bougainvillés avant la route du désert.
À suivre... Le mystère de Nazca