La couleur de l'absinthe

Publié le par Marie-Claude DELAHAYE

Depuis que les poètes l'ont baptisée la Fée verte, tout le monde s'attend à voir l'absinthe verte. Ce n'est pas si simple.

Déjà à l'époque, les couleurs étaient variées et si l'on regarde différents tableaux on observe tout une gamme allant du vert au jaune.

Les deux extrêmes s'observent sur ces deux exemples : l'absinthe bien verte chez Jean Béraud et tirant plutôt sur le jaune chez Charles Maire qui, travaillant à la demande de la Maison Pernod Fils avait sûrement à cœur de représenter leur absinthe le plus conforme possible. Il existe de nombreuses toiles avec toutes les couleurs intermédiaires.

Toile de Jean Béraud, Les buveurs d'absinthe, 1908. Huile sur panneau.

Toile de Jean Béraud, Les buveurs d'absinthe, 1908. Huile sur panneau.

Toile de Charles Maire. Coll. Musée de Pontarlier.

Toile de Charles Maire. Coll. Musée de Pontarlier.

La couleur obtenue dépend essentiellement des plantes employées. D'après les anciennes recettes, hysope et petite absinthe avaient la préférence. Ajoutées à l'absinthe blanche, le tout était légèrement chauffé afin de libérer la chlorophylle de ces plantes.

Aujourd'hui, du moins en France, la coloration  artificielle à l'aide de colorants alimentaires est peu à peu abandonnée pour faire place à une coloration 100% naturelle par les plantes. Le résultat, suivant les plantes employées qui sont aujourd'hui très variées, donne comme à l'époque toute une gamme de couleurs.

Absinthes en dégustation au concours agricole de Paris.

Absinthes en dégustation au concours agricole de Paris.

Mais la Fée verte reste la Fée verte et les consommateurs rechignent face aux absinthes trop jaunes qui rappellent le pastis. Même les Suisses qui ne faisaient que des absinthes blanches se mettent au vert !

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