La couleur de l'absinthe
Depuis que les poètes l'ont baptisée la Fée verte, tout le monde s'attend à voir l'absinthe verte. Ce n'est pas si simple.
Déjà à l'époque, les couleurs étaient variées et si l'on regarde différents tableaux on observe tout une gamme allant du vert au jaune.
Les deux extrêmes s'observent sur ces deux exemples : l'absinthe bien verte chez Jean Béraud et tirant plutôt sur le jaune chez Charles Maire qui, travaillant à la demande de la Maison Pernod Fils avait sûrement à cœur de représenter leur absinthe le plus conforme possible. Il existe de nombreuses toiles avec toutes les couleurs intermédiaires.
La couleur obtenue dépend essentiellement des plantes employées. D'après les anciennes recettes, hysope et petite absinthe avaient la préférence. Ajoutées à l'absinthe blanche, le tout était légèrement chauffé afin de libérer la chlorophylle de ces plantes.
Aujourd'hui, du moins en France, la coloration artificielle à l'aide de colorants alimentaires est peu à peu abandonnée pour faire place à une coloration 100% naturelle par les plantes. Le résultat, suivant les plantes employées qui sont aujourd'hui très variées, donne comme à l'époque toute une gamme de couleurs.
Mais la Fée verte reste la Fée verte et les consommateurs rechignent face aux absinthes trop jaunes qui rappellent le pastis. Même les Suisses qui ne faisaient que des absinthes blanches se mettent au vert !