Les éventails 1922-1937
Article 3 - En 1920, les nouveaux anisés ne doivent pas avoir un degré alcoolique supérieur à 30° et doivent contenir un minimum de 10g/l de sucre par degré alcoolique avec un minimum de 200 g/l, ce qui en faisait des liqueurs.
En 1922, face aux protestations des syndicats du commerce, les anisés passent de 30 à 40° ce qui permet une dissolution d'huiles essentielles un peu plus importantes et donc une meilleure qualité gustative du produit. Par ailleurs le taux de sucre est à ramené à 150g/litre.
En 1932, les anisés sont enfin libérés de leurs contraintes. Ils sont toujours à 40° mais la quantité d'essence d'anis est renforcée et surtout, il n'est plus obligatoire de les sucrer. L'anis pouvait quitter le rang des liqueurs pour devenir un apéritif. C'est à cette époque que Paul Ricard propose son apéritif anisé qui s'appellera officiellement Un Ricard en 1934.
C'est en 1937 que Ricard impose le mot "Pastis". Le mot était déjà utilisé par les provençaux en 1933 car signifiant en langue provençale "mélange trouble". En l'ajoutant à son nom, Paul Ricard l'officialise définitivement. "Ricard, le vrai pastis de Marseille" a été déposé le 25 mai 1937.
Tableau récapitulatif des degrés alcooliques. Paru dans mon livre "Le Petit traité du Pastis", éd. Équinoxe, 2005.
Finie l'Absinthe Vive l'Anis !
Alors que certaines marques axent leur communication sur les vestiges de l'absinthe, d'autres au contraire jouent la carte de la modernité. Il est à noter que toutes les marques qui suivent avaient d'abord fabriqué de l'absinthe.
Éventails La Cressonnée
Fernand Boulanger avait inventé une formule d'absinthe originale puisqu'il ajoutait du cresson, d'où le nom donné à son produit. Son fils Paul développera le concept pour l'apéritif anisé. (Voir le tome 2 du Dictionnaire des Marques, pages 210 à 228).
Éventail rigide fermé et ouvert. La Cressonnée Apéritif idéal a été déposé le 13 juillet 1923. Coll. R. Roger.
Le verso des éventails donne deux textes vantant La Cressonnée avec une mise en garde contre les fausses absinthes "auquel seuls les naïfs se laissent prendre" !
Textes inscrits au verso des éventails. Le deuxième texte est également présent sur un buvard. Coll. Delahaye.
L'affiche lithographiée réalisée par Auzolle en 1924 va être reproduite sur divers supports dont des éventails.
Éventails Amourette
Ariste Hémard installé à Montreuil-sous-Bois dans la Seine (aujourd'hui Seine Saint-Denis) depuis 1871 lance dès 1920 un anisé qu'il appellera Amourette et qui sera donc à 30°. En 1922, bien que les 40° soient autorisés, l'Amourette passe à 35°.
D'après la rumeur, la jeune femme en pyjama de soirée n'aurait pas laissé Ariste indifférent. Il aurait demandé au lithographe Rahuel de la prendre pour modèle pour son affiche déclinée ensuite en de multiples documents
Éventails Un Premier
François Premier a ouvert sa distillerie à Romans dans la Drôme en 1829 mais c'est à son fils, Louis-Philippe Premier, que l'on doit la création de la marque d'absinthe Premier Fils en 1882. Son beau-frère Charles Henry sera associé à l'affaire qui deviendra la Société Premier Fils, Charles Henry et Cie en 1902.
C'est Édouard Premier, fils de Louis-Philippe, qui déposa le 21 février 1923 la marque Anis Premier. (Voir le livre Premier-Henry Une dynastie de distillateurs romanais du Dr Jean-Pierre Luauté. Éd du Musée de l'Absinthe, 2009)
En 1929, l'affiche de Henry Le Monnier traduit la volonté de l'entreprise à rester toujours première. Elle sera reproduite sur une foule de petits documents publicitaires.
Éventails Peureux
Installée en 1864 à Fougerolles en Haute-Saône par Auguste Peureux, la distillerie se reconvertit dans les anisés en 1924. L'affiche de Henry Le Monnier en 1925 sera utilisée à des fins publicitaires sur d'autres documents.
Les Fils d'André Peureux crééent la marque Fap'Anis en 1921 en prenant les initiales de leur nom. Fap'Anis sera à 30°
Éventail Pontarlier-Anis
La marque a été déposée par Armand Guy le 22 mai 1922. Il avait installé sa distillerie à Pontarlier dans le Doubs en 1890. Aujourd'hui, son arrière petit-fils François distille toujours le Pontarlier-Anis auquel s'est ajoutée l'absinthe depuis quelques années.
Éventail Junod
Auguste Junod proposera Un Junod de 1922 à 1927, date à laquelle il cèdera son entreprise à Hubert Bresson, distillateur à Fougerolles.
L'éventail reprend le personnage dessiné par Pajot et reporté sur des carafes, fontaines, cendriers, boites métalliques et différents documents.
À suivre... Éventails Berger et Pernod antérieurs à 1938