Enfin des Kangourous !
Vers Kangaroo Island - 23-janvier 2017 - The Great Ocean Road perd son nom à Warrnambool mais la route se poursuit vers Adelaïde et l'Ile Kangourou.
Nous quittons le bord de mer pour prendre une route parallèle dans les terres. Le paysage est très varié avec des routes bordées d'arbres immenses, des fleurs surtout des agapanthes puis des vignobles
Kangaroo Island - 24-25-26 janvier 2017 - Après avoir passé la nuit dans un camping à Naracoorte, nous nous dirigeons vers le Cape Jervis pour prendre le ferry pour rejoindre l'île.
L'île Kangourou (Kangaroo Island) est la troisième plus grande île australienne après la Tasmanie et l'île Melville. Elle est longue de 145 km et sa largeur varie de 900 m. à 57 km.
La route s'enfonce au milieu des arbres. Plus de la moitié de l'île n'a jamais été déboisée. Un tiers de l'île est classé Parc National et possède de plus des zones protégées.
L’île Kangourou a été séparée du continent australien par une montée du niveau de la mer il y a environ 10 000 ans. Des outils de pierre trouvés sur place permettent de penser que des aborigènes occupaient le territoire il y a au moins 11000 ans. À l'arrivée des Européens, l'île était déjà inhabitée.
En débarquant à Penneshaw sur la péninsule nord de l'île, la route passe près de la petite plage protégée Baudin où des pélicans vivent tranquillement en liberté.
Capitaine de vaisseaux, Nicolas Baudin fut sélectionné en 1800 pour conduire une expédition sur les côtes australiennes. Il partit avec deux navires, Le Géographe et Le Naturaliste emportant 9 zoologistes et botanistes.
Il atteignit l'Australie en mai 1801. En avril 1802, il rencontrait l'anglais Matthew Flinders qui effectuait des relevés de la côte. Malgré la guerre entre la France et l'Angleterre, leur rencontre fut amicale. Nicolas Baudin complètera la cartographie de l'île Kangourou ce qui explique que certains noms de lieux soient français comme par exemple le Cap de Couedic au sud de l'île.
L'expédition s'est révélée être l'un des plus grands voyages scientifiques de tous les temps. À son retour en France, elle rapportait des dizaines de milliers de spécimens de plantes inconnues, 2 500 échantillons de minéraux, 12 cartons de notes d'observations et de carnets de voyages, 1 500 esquisses et peintures.
Ces descriptions importantes pour les naturalistes et les ethnologues s'accompagnaient de cartes géographiques de presque toute la partie sud et ouest de l'Australie ainsi que de la Tasmanie.
Près de la plage qui porte son nom, un petit memorial rappelle l'odyssée de Nicolas Baudin. Ph. Delahaye.
La nuit commençait à descendre et soudain dans ce crépuscule : des kangourous ! On a beau dire mais les voir en vrai se dresser sur leur queue, les pattes avant pliées comme des bras et vous regardant fixement avant de sauter plus loin, ça fait un choc !
Animal emblématique de l'Australie, les kangourous vivent en bandes et sortent à la tombée du jour. On les trouve à l'état sauvage, exclusivement en Australie. On estime qu'ils sont 40 à 50 millions.
Les kangourous roux sont les plus représentés et les plus connus. Le mâle, peut mesurer 1m. 80 et peser 85 kg. Sa queue peut mesurer 1 m. Grande et puissante, elle lui sert de balancier pendant les sauts. Il s'appuie dessus au repos.
Chaque année 3 millions de kangourous sont tués pour un usage commercial.
Je n'ai pas vu de maman kangourou avec son bébé dans la poche. Aussi, je n'ai pu résister à ce petit montage !
La nuit était tombée et les phares de la voiture éclairaient sur le bas côté de la route des tout petits kangourous qui d'un seul coup traversaient sans crier gare. Renseignement pris, il s'agit de Wallabys.
À l'arrêt, en position assise, les wallabys se tiennent en appui sur leurs deux longs pieds et leur longue queue qui leur sert de balancier pour sauter.
Le wallaby peut être vu dans de nombreux parcs zoologiques français et européens. Le wallaby de Bennet est celui qui s'est le mieux adapté au continent européen. Grâce à son épaisse fourrure, il peut en effet supporter des températures relativement basses. En France, des wallabys échappés du parc zoologique d'Émancé situé dans les Yvelines dans le début des années 1970, colonisent le sud de la forêt de Rambouillet.
Le Flinders Chase National Park
Ce parc créé en 1919 représente un tiers de l'île et est un véritable sanctuaire pour de nombreuses espèces en danger dont certaines ont été importées dans les années 1920 et 1930, comme le koala et l'ornythorinque. Il abrite également de beaux paysages naturels comme les Remarkable Rocks et Admirals Arch.
La route toute droite entourée de forêts qui traverse le Flinders Chase National Park. Ph. Delahaye.
Remarkable Rocks
Ces rochers impressionnants résultent d'un énorme bouleversement géologique survenu il y a plus de 500 millions d'années. Une masse de magma s'est élevée jusqu'à 10 km. sous la surface de la terre. Les roches sédimentaires situées au-dessus sont devenues dures et cristallines sous l'effet de la chaleur et de la pression. Pendant ce temps, le magma se refroidissait et se métamorphosait en granite qui commença à se fissurer sous le poids de la couche superficielle. 200 millions d'années plus tard, la couche superficielle érodée laissait entrer l'eau dans la masse de granite sous-jacente, la fracturant en blocs. L'érosion fit le reste.
Le Cap de Couedic et Admiral Arch.
C'est Nicolas Baudin qui, en 1803, nomma cette pointe ouest de l'île en l'honneur de son ami le capitaine Charles Louis du Couëdic.
Le phare du cap de Couedic était un important point de repère pour les marins. Il a été construit entre 1906 et 1909 avec des matériaux acheminés par bateau et hissés à l'aide de câbles car à l'époque, le lieu était inaccessible par la terre.
Depuis le phare, un sentier mène à une vue exceptionnelle : Admiral's Arch.
La petite crique d’Admiral’s Arch sert d’abri aux phoques à fourrure de Nouvelle-Zélande qui viennent se reposer sur les rochers et jouer dans les piscines naturelles.
L'Arc de l'Amiral est le vestige d'une grotte naturelle qui s'est brisée sous l'effet des vagues. Par l'ouverture, d'où pendent toujours des stalactites, on découvre l'autre côté de la baie avec des phoques qui jouent et se reposent après leur long voyage depuis la Nouvelle-Zélande.
Un peu plus loin, en dehors du Flinders Park, autre lieu de sauvegarde de vie sauvage animale : le Seal Bay Conservation Park.
On trouve là, la plus grande colonie permanente de lions de mer de toute l'Australie. Génération après génération, les lions de mer reviennent se reposer après des expéditions de pêche de trois jours et se reproduire.
Retour le soir vers le Flinders Park pour une petite expédition nocturne à la recherche de koalas. Il faut être prudent sur la route car tous les animaux sortent. Beaucoup se font tuer et il n'est pas rare de voir sur le bord des cadavres de kangourous, wallabys et possums. Des panneaux de mises en garde s'échelonnent le long des routes à cet effet.
Cette promenade de nuit au milieu des eucalyptus à la découverte des koalas a été fantastique. Ils étaient là, bien calés sur leur branche en train de dormir. Certains, daignaient tourner la tête pour nous regarder.
Les koalas se nourrissent presque exclusivement de feuilles d'eucalyptus. Celles-ci sont pauvres en protéines et riches en substances indigestes dont une toxine que le métabolisme lent de l'animal arrive à éliminer. C'est une adaptation remarquable d'un mammifère aux défenses d'une plante.
C'est le dernier jour sur l'île. On la traverse pour rejoindre la côte nord avec un arrêt à la Ferme du miel. L'île possède la seule population d'abeilles liguriennes de race pure et sans maladies. C'est la raison pour laquelle on ne peut importer de miel dans ses bagages en Australie. La douane est stricte sur ce point. Les abeilles ont été importées entre 1881 et 1885 depuis l'Italie, de la région de Ligurie. Le miel est produit à partir de plusieurs variétés d'eucalyptus sauvages et de luzerne.
À Reeves Point, première colonie européenne dans le Sud de l'Australie, une colonie de pélicans et un peu plus loin de pingouins.
Puis nous rejoignons Penneshaw pour reprendre le ferry. Après cette échappée hors du temps, environ 130 kilomètres nous séparent d'Adélaïde.
À suivre... Adélaïde, ville des églises