Le Procope
Après l'éblouissement du Train Bleu nous reprenons le métro pour nous diriger vers le Quartier Latin. Fréquenté par des artistes confirmés mais aussi par tous les poètes et littérateurs constituant la Bohème, Le Procope, situé à deux pas du boulevard Saint-Germain, fut le premier café ouvert à Paris en 1686.
C’est un gentilhomme de Palerme, Francesco Procopio dei Coltelli qui installa rue des Fossés Saint-Germain (aujourd’hui rue de l’Ancienne Comédie) son débit de café. L’excellence de ses boissons, le cadre agréable et le voisinage de l’Ancienne Comédie Française firent que son établissement devint très rapidement le lieu de réunion des beaux esprits.
Au XVIIIe siècle, les idées libérales y prirent leur essor et l’histoire de l’Encyclopédie est intimement liée à celle du Procope que fréquentaient Diderot, d’Alembert et Benjamin Franklin. Pendant la Révolution, Robespierre, Danton et Marat s’y réunissaient et le lieutenant Bonaparte y laissa son chapeau en gage.
Pendant plus de deux siècles, Le Procope a accueilli de nombreuses personnalités littéraires et politiques telles, Voltaire, Rousseau, Beaumarchais, Balzac, Hugo, Verlaine et tant d’autres, la liste des "habitués" du Procope étant celle des grands noms de la littérature française.
En 1890, Verlaine était devenu le roi pauvre du Quartier Latin. Vivant des maigres gains que lui rapportaient ses plaquettes de poésies et de l'aide de ses amis et disciples, il était entouré d'étudiants et de prostituées. Il passait ses journées au Café François 1er et au Procope où il appréciait la tranquillité de la salle du bas, les joueurs de billard se trouvant à l'étage. Il était "attablé avec sa pose coutumière, redressant la tête, avançant les lèvres, fixant son regard droit devant lui, étendant le bras.".
Paul Verlaine au Café Procope. Photo de Dornac. "Moi ma gloire n'est qu'une humble absinthe éphémère - Prise en catimini, crainte des trahisons, - Et, si je n'en bois pas plus, c'est pour des raisons." dans Lettre À François Coppée.
Bryce à la place de Verlaine. Même attitude, mêmes yeux clos, un petit moment de rêverie ! Ph. Delahaye.
Un verre d'absinthe était posé en permanence devant Verlaine. Dès que son verre était vide, Bibi-la-purée, un mendiant célèbre dans le quartier s'empressait d'aller lui en chercher un autre. Quand plus tard on parlera de Verlaine à Bibi, celui-ci répondra : "Verlaine ! mais je l'ai empêché de mourir de soif".
Paul Verlaine, Bibi-la-Purée et Stéphane Mallarmé au Procope. Huile sur toile de Serafino Macchiati (1861-1916), 1890.
Nous quittons la grande salle et tous ses souvenirs des gloires littéraires passées. Avant de repartir nous nous attardons un peu dans l'entrée. Sur le côté de l'escalier une petite table avec posée bien en vue la fontaine créée par Jean-Baptiste Dewever. Voir son site consacré à ses fontaines "La Véritable".
Petite vitrine avec la bouteille Pernod Absinthe numérotée réalisée en partenariat avec la maison de couture Kitsuné. Ph. Delahaye.
Bien que l'absinthe ne figure pas à la carte du restaurant, on peut en déguster une dans les règles de l'art.
La visite terminée, nous continuons notre quête de la Fée verte et partons à pied vers Saint-Germain-des-Prés. Auparavant, nous faisons un petit détour au 6 carrefour de l'Odéon à la Maison du Whisky.
À suivre .... La Brasserie Lipp
Pour reprendre l'histoire à son début et découvrir qui est Bryce : http://absinthemuseum.auvers.over-blog.com...de-voleurs.html