Le Temple du Ciel
Transsib 13-6- Dimanche 20 août- En ce dimanche, Le Temple du Ciel situé au sud de la ville drainait un peu moins de monde qu'à la Cité interdite.
Le Temple du Ciel forme un ensemble majestueux de bâtiments dédiés au culte, situés dans le Tiantan park, immense jardin aux nombreux pins historiques. L'agencement global de cet imposant complexe de 267 hectares, comme celui de chaque édifice, symbolise le lien unissant l'autorité céleste à la population terrestre avec pour intermédiaire l'empereur qui est le "Fils du Ciel".
Les différents temples étant construits selon un axe linéaire sud-nord, leur découverte peut se faire dans un sens ou dans l'autre mais la logique veut qu'on l'aborde par l'entrée sud pour suivre le cheminement de l'empereur. De l'Autel du Ciel où avaient lieu les sacrifices, il va passer par la Porte de l'Empereur pour rejoindre le temple de la Demeure du Seigneur du Ciel. Après une halte dans la salle de l'Abstinence, il suivra la longue esplanade appelée le Pont de l'Escalier rouge pour arriver enfin au Temple des prières pour de bonnes moissons. Ce temple qui est le plus ancien du site est la destination finale de l'empereur qui vient prier le Ciel.
L'Autel du Ciel est un espace circulaire constitué d'un ensemble de trois terrasses superposées. Au centre se trouve une représentation symbolique du chiffre 9. Lorsqu'on se place sur ce centre le bruit fait en tapant dans ses mains est amplifié. Comme son nom l'indique, l'endroit était dédié aux sacrifices d'animaux.
Vue du site depuis l'Autel du Ciel. On aperçoit la Porte de l'Empereur puis le Temple La Demeure du Seigneur du Ciel et dans le fond le Temple des prières pour de bonnes moissons. Ph. Delahaye.
Faisant suite à l'Autel du Ciel, La Porte de l'Empereur permet le passage dans l'enceinte de la Demeure du Seigneur du Ciel. Dans ce passage muni de trois portes, celle du centre était toujours fermée car c'était la porte des dieux. La porte de droite était réservée à l'empereur alors que la porte de gauche était celle des officiels.
La Demeure du Seigneur du Ciel, encore appelée Voûte Céleste impériale, est un pavillon en forme de rotonde construit sur un tertre en marbre. On y remisait les tablettes sacrées entre deux cérémonies. C'est en 1530 que l'empereur Jiajing décida d’offrir des sacrifices distincts à la terre et au ciel et qu'il fit construire à cet effet ce nouveau temple.
Détail. On peut observer le dragon qui symbolise l'empereur et le phénix qui représente l'impératrice. Ph. Delahaye.
Le site de la Demeure du Seigneur du Ciel est entièrement ceint d'un mur clos. Appelé Mur de l'écho, il permet de s'entendre d'un endroit à l'autre en chuchotant. Impossible d'en faire l'expérience avec le bruit ambiant !
La Demeure du Seigneur du Ciel est encadrée de deux édifices. Un est dédié au Yang, divinité du soleil, de l'étoile polaire et des planètes tandis que l'autre est dédié au Yin, divinité de la lune, des nuages et de la pluie.
La Demeure du Seigneur du Ciel ceint du Mur de l'Écho. À l'intérieur et de chaque côté, les bâtiments Yin et Yang. Ph. Delahaye.
À l'extérieur du mur qui entoure la Demeure du Seigneur du Ciel, un cyprès sacré vieux de 500 ans. Le cyprès aux neuf dragons doit son nom à son tronc tortueux qui fait penser à des dragons l'escaladant.
Une longue esplanade appelée Grande allée Haiman ou le Pont de l'Escalier rouge mène au dernier édifice, le Temple des prières pour de bonnes moissons. Le passage surélevé, d'une longueur de 360 mètres sur 30 mètres de large était le plus vieux de la ville. La pierre de la travée centrale symbolisait la route divine et était à l'usage exclusif de l'empereur, pour rejoindre le dernier temple, le plus imposant.
Au bout du Pont de l'Escalier rouge, la Porte des Prières qui mène à la Salle des Prières pour de bonnes moissons. Ph. Delahaye.
Le Temple des prières pour de bonnes moissons
C'est en ces lieux que les empereurs des dynasties Ming et Qing, offraient des sacrifices au ciel et priaient pour l’obtention de moissons exceptionnelles en tant qu’intermédiaires entre l’humanité et le royaume céleste.
Le Temple des prières pour de bonnes moissons vu de haut. Le temple repose sur une terrasse formée de trois cercles concentriques joints par des escaliers en marbre. Photo chine-culture.com
Le Temple du Ciel a été occupé par les troupes franco-britanniques désireuses d'ouvrir la Chine à leurs marchandises, dont l'opium qui était interdit dans le pays, ce qui déclencha la seconde guerre de l'opium de 1856 à 1860. En 1890, la révolte des Boxers, sorte de société secrète chinoise opposée à l'empereur et aux colons fut le prétexte pour qu'une alliance de huit nations européennes déclare la guerre à la Chine. L'alliance des huit nations utilisa le Temple du Ciel comme poste de commandement pendant un an ce qui fit d'innombrables dégâts. Le temple, pillé resta à l'abandon après la chute de l'Empire Qing en janvier 1912.
En 1918, le site fut transformé en parc et pour la première fois ouvert au public. Début 2005, une rénovation complète de l'ensemble a été entreprise et terminée le 1er mai 2006. Le Temple du Ciel a été inscrit par l'UNESCO à la liste du patrimoine mondial en 1998.
Avant de repartir par la Porte Céleste à l'entrée nord, une promenade dans ce magnifique jardin est un moment de repos bienvenu. C'est aussi l'occasion d'observer les pékinois qui viennent s'y délasser après leur travail, faire leur jogging ou leur Taï Chi, de la musique ou tout simplement se promener en famille. C'est un lieu hors du temps, un havre de verdure en plein Pékin.
Avant de quitter cet endroit hautement historique, mon regard est attiré par ce jeune garçon qui a délaissé les traditionnelles baguettes pour la fourchette en plastique. Tradition et modernité ?
À suivre... Transsib 13-7- Dernière visite : le Palais d'été