De l'Oural à la Sibérie
Transsib 7- Lundi 8 au soir, Mardi 9 et mercredi 10 août. Nous voici dans un nouveau train, toujours sur la ligne du transsibérien. Tous les trains de la ligne sont faits sur le même modèle à quelques variantes près comme le tapis de sol du couloir dont les dessins peuvent être différents ou le samovar en début de wagon qui semble ici plus moderne
Le wagon-restaurant est plutôt confortable et la serveuse naturellement souriante comme la plupart des personnes rencontrées
En Sibérie
Le lendemain matin, nous sommes en Sibérie. La Sibérie fait partie de la Fédération russe située en Asie. C'est une immense région qui représente 77% de la surface de la Russie et est très peu peuplée avec environ 3 habitants au km2.
Le développement de la Sibérie était handicapé par l'absence de moyens de transport dans la région ainsi qu'entre la Sibérie et le reste du pays. Pendant cinq mois de l'année environ, le transport passait pour l'essentiel par les voies fluviales et pendant les mois les plus froids, marchandises et passagers voyageaient sur des traîneaux tirés par des chevaux sur les routes disponibles en hiver qui étaient en fait, le plus souvent, les fleuves gelés.
La peur de perdre la Sibérie convainquit, en 1889, Alexandre III de lancer la construction du chemin de fer. Celle-ci démarra en 1891, grâce notamment aux emprunts russes lancés par la France. Le Transsibérien donna alors un grand élan à l'agriculture sibérienne en permettant d'accroître ses exportations vers la Russie centrale et les pays européens.
Lors des arrêts, les marchandes sur le quai ne proposent plus des myrtilles mais des poissons séchés. Chacun fait ses emplettes et le train repart.
Des rencontres inattendues
Dans le compartiment dont la porte reste la journée ouverte sur le couloir, je sors mon attirail absinthe. La préparation de la Fée Parisienne est une attraction qui est un excellent moyen de communication. Tout le monde se tasse dans la cabine. On regarde, on sent le breuvage et on goûte ! Ah, mais c'est bon ! Et les absinthes succèdent aux absinthes.
Le bruit s'est répandu qu'il se passait quelque chose dans le compartiment des français. Un russe arrive pour la dégustation avec son maillot du marathon de la ville de Omsk, arborant la médaille gagnée. Un autre, vivant à la frontière de la Mongolie lui succède. Puis, c'est le tour d'un couple russo-serbe. Bonne ambiance dans le wagon !
Après le repas du soir, le couple d'italiens nous invite à leur tour dans leur compartiment. Maurizio est joueur de flûte dans un orchestre et propose un petit récital. Des français qui passaient par là, entrent à leur tour dans le compartiment, puis arrive le jeune russe, Mohrym. Le compartiment est plein, les gens se massent devant la porte.
Maurizio commence à jouer quand soudain Mohrym se met à chanter. Un chant diphonique incroyable caractéristique de la Mongolie et de toute la région de la Haute Asie. Tout le monde l'écoute, médusés.
La nuit est tombée sans que l'on s'en soit aperçu. Nouvel arrêt du train. Beaucoup descendent pour un moment avant d'entamer cette deuxième nuit dans le train.
Le lendemain matin, nos charmants voisins italiens nous invitent pour le petit déjeuner. Une profusion de victuailles préparées par leurs amies russes occupe la petite table. Les petits pâtés à la viande sont délicieux.
Le wagon-église
Lors d'un arrêt, j'avise garé au loin un wagon-église. Ce genre de voiture de chemin de fer date de 1896 lors de la construction du transsibérien.
ouvriers de la voie empêchés de se rendre dans les églises. Servis par des prêtres ils allaient de gare en gare. L'intérieur était richement décoré de motifs religieux. Sur les parois extérieures, de nombreuses peintures représentent des images saintes.Ils circulent à nouveau sur les chemins de fer russes Des itinéraires spéciaux sont élaborés afin que de tels trains s'arrêtent dans les agglomérations dépourvues d'églises. Dans ces wagons-églises, les croyants peuvent non seulement assister à une prière ou une liturgie, mais aussi communier, faire baptiser leurs enfants et participer à d'autres sacrements religieux.
Dans les régions les plus reculées, certains trains sont à double usage. Ils servent à la fois d'église et de clinique médicale.
Le temps passe ainsi agréablement en observant les paysages, les villages.
Et puis soudain, en bordure de voie, je ne rêve pas ! c'est bien de la grande absinthe ! Sa couleur grisâtre se détache nettement des autres plantes.
Je fais des photos mais le train roule vite. J'enrage de ne pas pouvoir aller voir de près. J'espère en voir d'autres dans de meilleurs conditions.
À suivre...Transsib 8. Irkoustk à la porte du lac Baïkal http://absinthemuseum.auvers.over-blog.com/2016/09/irkoustk-a-la-porte-du-lac-baikal.html