De l'absinthe à perte de vue
Transsib 12. Jeudi 18 août- C'est le départ, tôt le matin pour la gare d'Oulan-Bator. Pour se déplacer dans la ville ce n'est pas compliqué, il suffit de lever le bras pour que n'importe quelle voiture de particulier s'arrête contre un peu de monnaie. Mais là, avec les bagages, il vaut mieux prendre un vrai taxi. Les taxis officiels ont leur volant à gauche mais 50% des voitures sont d'importation japonaise et ont le leur à droite, bien que l'on roule à droite.
Il est 7h30, le train est déjà là mais on ne peut y monter, les femmes responsables des wagons font le ménage comme à chaque étape.
Le soleil se lève sur notre dernier voyage en train. Prochain arrêt : Pékin. La Fée est toujours du voyage.
Le compartiment de ce train qui relie Oulan-Bator à Pékin (Beijing) est confortable avec une petite cabine douche-lavabo-toilettes, ce qui réduit néanmoins la place et oblige aux deux couchettes superposées.
Le wagon-restaurant a un autre style, lui aussi. Pour la première fois, la cuisine est ouverte, ce qui permet de voir la préparation des repas. Tout est impeccable et le personnel très sympathique.
Le train tiré par deux locomotives diesel serpente au milieu des steppes. Les paysages commencent à défiler. Il s'agit de ne pas en perdre une miette car je les vois pour la dernière fois. C'est le dernier jour en Mongolie, le soir même, nous serons à la frontière chinoise.
Petit à petit le paysage se met à changer. La couverture végétale, d'apparence uniforme vue de loin, fait place à présent à des touffes bien distinctes. Mais oui, les plus claires, c'est de l'absinthe !
Je fais plus d'une soixantaine de photos car le train roule un peu plus vite et presque tout est flou ou de mauvaise qualité, surtout à travers la vitre. J'enrage de ne pouvoir m'arrêter et aller voir de plus près toutes ces absinthes pour les toucher et les sentir. Elles occupent le terrain à perte de vue.
Plus nous avançons et plus le terrain est recouvert d'absinthe. Les Artemisia qui deviennent majoritaires en terrain aride, forment à présent un tapis continu jusqu'à l'horizon. Pendant plus de 2 heures, nous allons rouler au milieu des absinthes. Je n'ai jamais vu cela et ne le reverrai probablement jamais.
À l'approche du désert de Gobi le terrain présente des bandes caillouteuses et sablonneuses plus larges, l'absinthe commence à se raréfier. Encore quelques touffes éparses aux abords de la voie puis plus rien.
Le désert de Gobi
Le désert de Gobi est un des plus grand désert au monde. Il se situe entre le sud de la Mongolie et le nord de la Chine et englobe près d'un tiers de la surface de la Mongolie. Les paysages sont divers d'un endroit à l'autre mais dans son ensemble le Gobi est un désert semi-aride composé d'un mélange de pierres et de sable. Il est historiquement connu pour avoir été l'un des points de passage de la Route de la soie.
Et puis soudain un village avec une gare. Le train s'arrête et tout le monde descend pour se dégourdir un peu les jambes.
La gare du village. Sur le quai, surprenante vente de gravures. À l'intérieur de la gare, le sigle de la compagnie des chemins de fer mongols. Ph. Delahaye.
L'Heure verte dans le désert de Gobi
Un moment inoubliable. J'ai commencé à faire une première absinthe sous l'œil curieux et intéressé de quelques personnes. Puis le groupe n'a cessé d'augmenter. Le monsieur allemand rencontré dans un train précédent était content de me revoir avec la Fée dans les mains !
Le plus drôle a été l'épisode avec le chef cuistot. D'abord très réticent, il a fini par se laisser faire poussé par le chef du wagon-restaurant qui avait fait l'expérience préalablement.
Pendant ce temps, le train avait roulé et petit à petit, le paysage était devenu moins aride. Un peu de végétation réapparaissait et bien-sûr l'absinthe.
La nuit est là. Dans quelques heures, ce sera le passage de la frontière. Demain, la Chine!
À suivre... Transsib 13- Destination Pékin