Sur les pas d'Arthur Rimbaud

Publié le par Marie-Claude DELAHAYE

 Si Auvers-sur-Oise vit sous la bannière de Vincent van Gogh, Charleville-Mézières l’est sous celle d’Arthur Rimbaud. Située dans la région très boisée des Ardennes, Charleville-Mézières est une ville au riche passé historique traversée par la Meuse. À l'origine, Charleville et Mézières sont les villes principales  de l’agglomération. Elles fusionnèrent en entraînant avec elles d’autres petites communes adjacentes pour former en 1966 Charleville-Mézières.

Vues de la Place Ducale, créée en 1606 par Clément II Métezeau sur ordre du duc Charles Ier de Mantoue. Cette place dont tous les bâtiments sont symétriques présente une forte similitude avec la Place des Vosges à Paris. Photo Delahaye.
Vues de la Place Ducale, créée en 1606 par Clément II Métezeau sur ordre du duc Charles Ier de Mantoue. Cette place dont tous les bâtiments sont symétriques présente une forte similitude avec la Place des Vosges à Paris. Photo Delahaye.

Vues de la Place Ducale, créée en 1606 par Clément II Métezeau sur ordre du duc Charles Ier de Mantoue. Cette place dont tous les bâtiments sont symétriques présente une forte similitude avec la Place des Vosges à Paris. Photo Delahaye.

Poète mythique, Arthur Rimbaud passa à Charleville son enfance et son adolescence. Sa mère, Vitalie Cuif, avait épousé le capitaine Frédéric Rimbaud qui l’abandonna après la naissance de ses quatre enfants. Marqué par l’absence du père, indomptable et nomade, Arthur rêve d’ailleurs. Il décide de partir pour Paris.

A plusieurs reprises, il avait  envoyé des poèmes aux Parnassiens mais sans suite jusqu'au jour où Paul Verlaine, enthousiasmé par « Le dormeur du Val » et « Le bateau ivre », le reçoive et l'introduise dans les cercles poétiques parisiens dont il sera vite exclu à cause de son odieux  comportement.

Photo d'Arthur Rimbaud par Carjat.

Photo d'Arthur Rimbaud par Carjat.

Commence alors une liaison tumultueuse avec Paul Verlaine. Période pendant laquelle, Arthur écrira « Les Illuminations » et « Une saison en enfer ». La poésie et l’alcool avaient rapproché les deux hommes. D’entre tous les cafés, Rimbaud préférait "l’Académie" situé rue Saint-Jacques. Comme on y buvait beaucoup d’absinthe, qu’il appelait l’absomphe, il l’avait baptisé tout naturellement "l’Académie d’absomphe".

« Il y a bien ici un lieu de boisson que je préfère. Vive l’Académie d’absomphe, malgré la mauvaise volonté des garçons ! C’est le plus délicat et le plus tremblant des habits que l’ivresse par la vertu de cette sauge des glaciers, l’absomphe ! Mais pour après se coucher dans la merde ! ». (Lettre à son ami Ernest Delahaye, 1872).

C’est à cette époque qu’il écrit "La comédie de la soif".

 Les Amis

 

Viens, les Vins vont aux plages,

Et les flots par millions !

Vois le Bitter sauvage

Rouler du haut des monts !

 

Gagnons, pèlerins sages,

L’absinthe aux verts piliers…

Plus ces paysages.

Qu’est l’ivresse, Amis ?

 

J’aime autant, mieux, même

Pourrir dans l’étang,

Sous l’affreuse crème,

Près des bois flottants.

En octobre 1879, Rimbaud avide d’aventures, boit un dernier verre et se met en route pour vivre une épopée africaine. Il n’a que 25 ans et n’écrira plus.

De retour en France, atteint de synovite qui se compliquera, il sera amputé d’une jambe et mourra à Marseille le 10 novembre 1891 à 37 ans. Il est enterré dans le caveau familial à Charleville.

L'entrée du cimetière, 124 avenue Charles Boutet. Photo Delahaye.

L'entrée du cimetière, 124 avenue Charles Boutet. Photo Delahaye.

Sépulture familiale en marbre blanc des Rimbaud. Photo Delahaye.

Sépulture familiale en marbre blanc des Rimbaud. Photo Delahaye.

Photo Bourdeaud'hui.

Photo Bourdeaud'hui.

À l'entrée du cimetière, une boîte aux lettres permet aux admirateurs du poète de déposer des messages. Photos Delahaye.
À l'entrée du cimetière, une boîte aux lettres permet aux admirateurs du poète de déposer des messages. Photos Delahaye.

À l'entrée du cimetière, une boîte aux lettres permet aux admirateurs du poète de déposer des messages. Photos Delahaye.

La présence d’Arthur Rimbaud est aujourd’hui visible partout dans Charleville-Mézières.

Le Musée Arthur Rimbaud situé dans un moulin datant du XVIIe siècle, installé sur un bras de la Meuse. Photos Wikipedia.
Le Musée Arthur Rimbaud situé dans un moulin datant du XVIIe siècle, installé sur un bras de la Meuse. Photos Wikipedia.

Le Musée Arthur Rimbaud situé dans un moulin datant du XVIIe siècle, installé sur un bras de la Meuse. Photos Wikipedia.

Face au musée, la maison où a vécu la famille Rimbaud à partir de 1869. Elle est devenue en 2004 "La Maison des ailleurs". Située quai Arthur Rimbaud, la Maison est dédiée au poète voyageur. Sons et lumières permettent de revivre les voyages de Rimbaud.

Face au musée, la maison où a vécu la famille Rimbaud à partir de 1869. Elle est devenue en 2004 "La Maison des ailleurs". Située quai Arthur Rimbaud, la Maison est dédiée au poète voyageur. Sons et lumières permettent de revivre les voyages de Rimbaud.

Buste d'Arthur Rimbaud, place de la gare de Charleville-Mézières. Photo L'Express.

Buste d'Arthur Rimbaud, place de la gare de Charleville-Mézières. Photo L'Express.

La route vers Rimbaud nous conduit obligatoirement vers Verlaine. Les panneaux routiers sont là pour nous guider.

Photo Delahaye.

Photo Delahaye.

À Juniville, l'Auberge du Lion d'or, datant du XVIIe siècle, située face à la maison que louait Verlaine a été transformée en musée. Bien plus qu’une simple évocation du poète, ce lieu qui s’étend sur 1500m² retrace sa vie et son œuvre grâce à une collection iconographique exceptionnelle.

"L'Auberge du Lion d'or" devenue le Musée Verlaine. Photo Wikipedia.

"L'Auberge du Lion d'or" devenue le Musée Verlaine. Photo Wikipedia.

À l'entrée du musée. Photo Talfumière.

À l'entrée du musée. Photo Talfumière.

C'est dans ce lieu chargé d'histoire et d'émotion que notre ami collectionneur Olivier Talfumière a exposé sa collection et fait une conférence sur l'absinthe en 2011. On ne pouvait rêver plus bel endroit.

Pour découvrir la collection d'Olivier : www.absomphe.eklablog.com

Olivier Talfumière lors de sa conférence au musée Verlaine. Photo Talfumière.

Olivier Talfumière lors de sa conférence au musée Verlaine. Photo Talfumière.

"Moi, ma gloire n'est qu'une humble absinthe éphémère

Prise en catimini, crainte des trahisons,

Et, si je n'en bois pas plus, c'est pour des raisons."

                            (Dédicaces de Paul Verlaine)

Publié dans Littérature

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