Je suis CHARLIE
Les dessinateurs Charb, Cabu, Wolinski, Tignous, Honoré et sept autres personnes ont payé de leur vie, en ce triste 7 janvier, leur liberté de pensée. Sentinelles courageuses indispensables pour dénoncer les travers et les problèmes émergeants de la société, ils mettaient leur talent au service de la garantie d'une certaine idée de la démocratie.
Alors que
en 1800 dans quelques feuilles sous forme de suppléments, le journal de caricatures n'apparaît réellement qu'en 1830. La grande vogue de la presse satirique se situe entre 1860 et 1890. Auparavant cantonnée à l'étalage des marchands d'estampes, la caricature se retrouve, grâce à la presse, affichée dans les kiosques, les cafés et les lieux de spectacles et sollicite ainsi l'attention de tous.La caractéristique principale d'un journal satirique illustré étant l'association étroite du texte de légende et de l'image, les caricatures de mœurs ou politiques rendent compte des événements et des personnalités du jour. Elles permettent de suivre l'évolution d'une époque.
Le nombre impressionnant de ces journaux confirme l'étendue de cette activité. Pour exemple, le thème de ce blog étant l'absinthe, sujet de société typique, j'ai recensé dans le livre "L'Absinthe-Ses dessinateurs de presse", 174 dessinateurs et 374 dessins de presse et la liste n'est pas exhaustive.
Dessin de Bac Ferdinand (1859-1952) paru dans Le Rire, 1905. Collection Delahaye. Camille Pelletan a été ministre de la marine de 1902 à 1905.
À partir de 1914, les dessins de presse vont peu à peu céder la place aux photos. Les très nombreux journaux satiriques vont péricliter et disparaître. Sur les centaines existant au XIXe siècle, ne vont survivre de nos jours que Le Canard enchaîné, Siné Mensuel et Charlie Hebdo qui, malgré tout, ont su garder cet esprit frondeur bien français. Si le regard aigu de leurs journalistes dérange souvent il est néanmoins indispensable car en plus de son rôle d'alerte, il est témoin et garant de notre culture et de notre liberté.